Le dialogue de Malraux avec le peuple Juif

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Malraux, nous dit Michaël de Saint-Chéron, considérait que l’Europe, et plus généralement l’Occident, a eu deux parrains : la Grèce et Israël, d’où le sous-titre de son étude. Pourquoi Israël ? Parce que Israël a apporté la Bible d’où naquit le christianisme et toute la spiritualité qui, jusqu’à nos jours, régente l’Occident. La première épouse d’André …

Malraux, nous dit Michaël de Saint-Chéron, considérait que l’Europe, et plus généralement l’Occident, a eu deux parrains : la Grèce et Israël, d’où le sous-titre de son étude.

Pourquoi Israël ? Parce que Israël a apporté la Bible d’où naquit le christianisme et toute la spiritualité qui, jusqu’à nos jours, régente l’Occident.

La première épouse d’André Malraux, Clara Goldschmidt, était, on le sait une Juive allemande qui, bien que peu pratiquante, eut une influence incontestable sur son mari. Loin d’en être offusqué, Malraux en redemandait : « Soyez la plus juive possible, c’est ainsi que vous m’intéressez », aimait-il lui dire.

Et, parmi les amis juifs du futur ministre d’État du général de Gaulle, fondateur du ministère des Affaires culturelles, comment ne pas citer l’Ukrainien Ilya Ehrenbourg, Manès Sperber, Chagall et Romain Gary.

C’est une certitude, Malraux admirait l’État juif d’Israël qui exerçait sur lui une véritable fascination. En 1956, au moment du blocus du canal de Suez et de l’alliance militaire, dangereuse pour Israël, entre l’Égypte, la Jordanie et la Syrie, il envisagea, nous raconte de Saint-Chéron, de créer une brigade de volontaires pour aller se battre aux côtés des Israéliens. Et, s’il ne mit pas son projet à exécution, Malraux, tout au long des années, sera littéralement subjugué par Israël : « Les Israéliens ne continuent pas les Israélites, ils les métamorphosent ». Shimon Peres, de son côté, révélera qu’un jour Malraux lui avait dit : « Si j’étais jeune, je m’enrôlerais dans l’armée israélienne ».

En 1960, aux côtés de René Cassin, l’un des pères de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, Malraux célébra le centenaire de la création de l’Alliance Israélite Universelle. Une occasion, pour lui, dans son discours, de mettre en avant la figure de Rabbi Yohanan Ben Zakkaï qui « accepta la soumission des Juifs à Rome, à condition que la Tora fût sauvegardée ».

André Malraux avait très sérieusement envisagé de visiter Israël. Pour des raisons qui demeurent obscures, il en fut empêché. Peut-être par Dieu, c’est-à-dire le général de Gaulle dont on se souvient de l’infâme diatribe du 27 novembre 1967 sur « Israël, peuple d’élite, sûr de lui et dominateur ». Qui sait ? Malraux, on le sait garda le silence à cette époque. Pour sa fille, Florence, il fut, dans cette affaire, très embarrassé. Il se rattrapa, si l’on peut dire, un an plus tard, en permettant que se tienne à Paris, au Petit-Palais, la première exposition d’art juif qui eut lieu sous la Ve République, « Israël à travers les âges ».

En 1974, lors de l’adoption de la résolution de l’Unesco assimilant sionisme et racisme, Malraux, indigné, écrivit une missive sévère au directeur de l’organisation onusienne, René Maheu.

Malraux et le peuple juif, Malraux et Israël. Une très belle « enquête ». Á découvrir absolument.

Jean-Pierre Allali

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