Sionismes, Passions d’Europe

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L’historien Georges Bensoussan nous offre un texte saisissant dans ce sixième numéro des Études du Crif. Il explique que le sionisme n’est pas une idéologie dévastatrice, une reconstruction particulièrement inhumaine et la quintessence absolue du mal. Le sionisme est tout simplement l’espoir, une refondation et l’essence d’un petit peuple qui a voulu poser sa valise …

L’historien Georges Bensoussan nous offre un texte saisissant dans ce sixième numéro des Études du Crif. Il explique que le sionisme n’est pas une idéologie dévastatrice, une reconstruction particulièrement inhumaine et la quintessence absolue du mal. Le sionisme est tout simplement l’espoir, une refondation et l’essence d’un petit peuple qui a voulu poser sa valise en son lieu d’origine pour s’y installer enfin. Cette étude a été mise en ligne grâce à la participation de la Fondation pour la mémoire de la Shoah.

Il y avait jusque là comme une sorte de «schème» tout tracé qui, de siècles en siècles, marquait l’humaine condition du Juif. Il était déplacé, chassé, transplanté au gré du bon vouloir des puissants et des princes. Il est vrai qu’il pouvait être aussi protégé, on lui permettait alors d’évoluer et de vivre tranquillement dans le monde des « Gentils ». Il pouvait même être un sujet de réflexion ou de fascination. Le plus souvent, il interpellait parce que tellement semblable et différent. Mais le plus souvent il était vilipendé, rejeté, bafoué et banni. Il errait donc.

Il demeurait dans son ghetto et lorsqu’il en sortait, le regard de l’autre le ghettoïsait.

De nos jours, il ne se passe pas une journée, pas une semaine, sans que la haine ne se déverse, sans que des torrents de boue ne viennent ternir, dénaturer, transformer et salir ce minuscule Etat Juif qui empêche les bonnes consciences et/ou les bonnes âmes de dormir du sommeil du sage et du juste.

Pourtant, ôtons nous tout de suite de l’idée que l’on ne pourrait critiquer une politique et qu’Israël ne peut être sujet à critique. Le débat a bien évidemment lieu et c’est tant mieux. Les faits et gestes des israéliens et de leur gouvernant sont largement commentés, observés à la loupe, et ce peut ou doit être ainsi.

Mais ce que nous ne comprenons pas, c’est que l’on veuille ou que l’on s’obstine quelquefois à mettre Israël au ban des nations, à couvrir d’opprobre son idéologie fondatrice et à clouer au pilori ceux qui « osent » le défendre. Combien de fois entendons nous en effet pour revendiquer l’évidente création d’un Etat palestinien, quelques passionnés ou exaltés nier la légitimité de l’État Juif ?

Pourquoi faudrait il interdire aux Israéliens le droit d’être sujet de leur propre histoire ? Pourquoi faudrait il leur ôter le droit inaliénable d’être d’une Terre, de puiser en sa source, de bénir ses entrailles, de pleurer pour ses monts et merveilles, d’espérer y élever ses enfants et de cultiver sa propre histoire ?

A ce titre, le texte de Georges Bensoussan est saisissant parce qu’il explique cette évidence : le sionisme n’est pas une idéologie dévastatrice, une reconstruction particulièrement inhumaine et la quintessence absolue du mal. Il est tout simplement l’espoir, une refondation et l’essence d’un petit peuple qui a voulu poser sa valise en un lieu d’origine pour s’y poser enfin.

Marc Knobel

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