Un numéro réalisé par Eric Keslassy, sociologue et politologue, et Yonathan Arfi, président de la commission du Crif chargée des Relations avec le monde intellectuel. Eric Keslassy, sociologue et politologue, est un spécialiste reconnu de la discrimination positive, traduction biaisée de ce que les Américains appellent « Affirmative action ». Le texte approfondi qu’il publie ici …
Un numéro réalisé par Eric Keslassy, sociologue et politologue, et Yonathan Arfi, président de la commission du Crif chargée des Relations avec le monde intellectuel.
Eric Keslassy, sociologue et politologue, est un spécialiste reconnu de la discrimination positive, traduction biaisée de ce que les Américains appellent « Affirmative action ». Le texte approfondi qu’il publie ici avec Yonathan Arfi, président de la commission du Crif chargée des Relations avec le monde intellectuel, pour les Études du Crif n’appartient pas au périmètre habituel des activités de notre organisation. Il témoigne de l’importance de ce sujet dans la France d‘aujourd’hui, même s’il est rarement en tant que tel mis au premier plan de la réflexion politique.
Dans le difficile dialogue que conduisent entre eux les deux premiers termes de notre triptyque républicain, l’aspiration à l’égalité heurte souvent l’aspiration à la réalisation matérielle. C’est là, Tocqueville s’en est inquiété, l’aporie essentielle de la société en quête démocratique. La conciliation de ces deux exigences peut s’effectuer sous l’ersatz d’une égalité purement juridique et ne correspondant pas à la réalité déséquilibrée des conditions sociales de certaines parties de la population générale.
Ce compromis peut donc être qualifié d’hypocrite et n’est pas satisfaisant. Sans de meilleures perspectives, le ressentiment risque d’emporter ceux qui sont écartés des avenirs de prestige du fait de leur milieu social d’origine. La question est donc de préserver l’égalité des chances sans ethniciser les individus ou communautariser la société.
La méthode des quotas choque nos habitudes centralisatrices et unificatrices qui remontent à bien plus longtemps que la révolution jacobine, et par-delà Colbert, s’observent dans la politique des Capétiens tout au long du Moyen-Âge. Les auteurs de cette étude nous conduisent dans le dédale compliqué des chemins entrepris par les pouvoirs publics dans ce domaine, sans masquer leurs fréquents échecs.
Pourquoi un regard juif sur cette question ? Au-delà du concept, qui risque de devenir un cliché confortable, de « réparation du monde » (Tikoun olam), il y a la solidarité des anciens discriminés envers les nouveaux discriminés. Il y a aussi le constat que dans cette France où l’ascenseur social est en panne, où les perspectives d’emploi sont si sombres, un horizon totalement bouché garantit une explosion sociétale.
Bien entendu, cela ne signifie pas que le Crif fait forcément siennes les conclusions de ce rapport. Ce n’est pas son rôle. Mais ceux qui y travaillent et qui le soutiennent ont bien comme citoyens engagés vocation à réfléchir sur la marche de notre société.
Richard Prasquier, président d’honneur du Crif.
Newsletter
Pour rester informés et connectés à nos engagements et initiatives, inscrivez-vous à la newsletter.
Le rendez-vous quotidien pour suivre les actions et engagements du Crif.
Complétez tous les champs avec astérisque.
Les données collectées par l’intermédiaire de ce formulaire sont traitées par le Crif, responsable de traitement, aux fins d’inscription et d’envoi de la newsletter sur la base de votre consentement.
Les données sont conservées pendant la durée de votre inscription à la newsletter, puis supprimées dans un délai de trois (3) ans à compter de la dernière interaction avec vous.
Vous pouvez à tout moment retirer votre consentement en cliquant sur le lien de désinscription figurant dans chaque courriel.
Vous disposez d’un droit d’accès, de rectification, d’effacement, de limitation, de retrait de votre consentement, et de portabilité de vos données, que vous pouvez exercer en écrivant à : dpo@crif.org.
Vous disposez enfin de la faculté d’introduire, si nécessaire, une réclamation auprès de la CNIL.
Pour plus d’informations, consultez notre politique de confidentialité.
*Les champs obligatoires sont marqués par un astérisque


