Discours à l’occasion de Yom Haatsmaout 5771

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Richard Prasquier
Richard Prasquier
Richard Prasquier, né Ryszard Praszkier, le 7 juillet 1945 à Gdańsk en Pologne, est un médecin cardiologue français, Président du Conseil représentatif des institutions juives de France de 2007 à 2013.
Lundi 9 mai 2011 a eu lieu au Casino de paris une grande soirée de Yom Haatsmaout, à l’occasion des célébrations du 63ème anniversaire de l’Etat d’Israël, sous l’égide de la Fédération des Organisations Sionistes de France (FOSF) et de son président Robert Zbili et de sa secrétaire générale Nora Gaillaud, et avec la participation du CRIF, du Consistoire central, du FSJU, de l’UPJF, de l’ABSI, du Maguen David Adom, de l’UEJF et des mouvements de jeunesse juive. 1400 convives ont assisté à plusieurs spectacles très réussis, préparés par les mouvements de jeunesse.

Voici le discours prononcé par le président du CRIF Richard Prasquier à cette occasion :
Le 14 mai 1948 David Ben Gourion lisait la déclaration d’Indépendance de l’Etat d’Israël. Le 15 mai, le général anglais Glubb Pacha, à la tête de la Légion arabe de Transjordanie, les armées de l’Egypte, de la Syrie, du Liban, de l’Irak ainsi que des contingents de l’Arabie Saoudite attaquaient le tout jeune Etat. On connaît la suite.
Cette déclaration faisait suite au vote du 29 novembre 1947 de l’ONU, établissant sur les terres du mandat britannique un état juif et un état arabe.13 seulement parmi les 56 membres de l’Assemblée Générale s’y étaient alors opposés.
Depuis cette époque près de 140 nouveaux membres ont été acceptés à cette Assemblée Générale : certains sont des entités artificielles et composites, dont l’unité et les frontières ont été établies de façon arbitraire. Certains de ces états de raccroc font partie de ceux qui s’érigent en censeurs d’Israël.
Israël, dont l’histoire, la culture et la religion sont singulières et exceptionnellement anciennes, Israël qui est encore aujourd’hui le seul Etat réellement démocratique de la région (on attend de voir les fruits du printemps arabe) Israël est aussi le seul membre des Nations Unies dont la légitimité est déniée et dont l’existence continue d’être menacée.
Il ne s’agit pas seulement de menaces d’annihilation comme celles que le régime iranien profère ouvertement. Il s’agit aussi de la part de pays dits « modérés » d’une insistance à ne pas admettre Israël comme un pays comme les autres, avec lesquels on continuerait de dialoguer malgré d’éventuelles tensions. Et les pays amis d’Israël considèrent trop souvent qu’on ne peut pas faire autrement que d’être sourds aux manifestations explicites ou implicites de ce rejet d’Israël, qui relève de la psychopathologie collective.
Nous avons entendu les récentes déclarations des dirigeants du Hamas après son accord de fraternisation avec une Autorité Palestinienne qu’il avait férocement combattue. Ces hommes qui continuent d’appeler à l’extermination des Juifs dans leur charte et prétendent que les traités signés avec Israël sont des chiffons de papier, devrions-nous les considérer comme des partenaires pour la paix, avec lesquels un dialogue serait possible tel le « modéré »Ismaïl Haniye pour qui le défunt Ben Laden est un grand « martyr » ? De qui se moque-t-on ?
Je reviens de la Marche des Vivants à Auschwitz au Yom ha Shoah et je sais que ce que nous imposent les millions de victimes, parmi lesquels il y avait beaucoup d’optimistes, ce n’est pas seulement un devoir de mémoire, c’est une exigence de lucidité, une interdiction de confondre nos espérances avec nos réalités.
Les réalités du peuple juif, ce tout petit peuple, nous avons lieu d’en être fiers : excellence scientifique, exigence démocratique et souci de la fraternité humaine. Il nous faut les préserver ; il nous faut savoir qu’elles sont menacées.
Am Israël Haï.
Photo : © 2011 Erez Lichtfeld