Mardi 28 octobre 2025, le Crif Alsace et la Licra Bas-Rhin ont reçu Nora Bussigny pour une conférence. La journaliste d’investigation a présenté son dernier ouvrage « Les nouveaux antisémites » – « Enquête d’une infiltrée dans les rangs de l’ultragauche » (Éditions Albin Michel, septembre 2025). Son enquête permet de mieux comprendre les liens entre islamisme et mouvements culturels et politiques d’extrême gauche ou sous influence depuis le 7 octobre 2023.
« Vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas. » C’est par ces mots que Nora Bussigny a conclu sa conférence, devant un large public dans la salle du Munsterhof à Strasbourg.
La conférence s’est ouverte par une introduction de Sophie Cohen-Elbaz, présidente du Crif Alsace, qui a notamment souligné la situation particulière de la ville de Strasbourg, et la « confusion idéologique » actuelle. Sophie Rosenzweig, vice-présidente de la Licra Bas-Rhin, a animé l’exposé de Nora Bussigny et le débat avec la salle.
Collaboratrice des hebdomadaires Le Point et Franc-Tireur, la journaliste d’investigation, Nora Bussigny, a rendu compte des liaisons dangereuses entre des organisations islamiques et des mouvements dont les objectifs sont a priori contre-intuitifs avec l’idéologie mortifère de l’islam radical. « Dès le jour du 7-Octobre, ‘’des boîtes à outils’’ de propagande étaient à disposition de ces organisations pour valoriser la cause palestinienne » et stigmatiser Israël et les Français juifs, raconte-t-elle. Fleurissent depuis dans l’espace public et médiatique des associations plus ou moins récentes comme Urgence Palestine ou en Alsace, le Collectif Palestine 67. À leurs côtés, d’autres « collectifs » se mobilisent tel que #NousToutes dans la dénonciation d’un prétendu génocide à Gaza. Leur point commun : ils ne semblent en rien gênés par les évidentes contradictions entre le féminisme ou les revendications transsexuelles face à l’obscurantisme de l’islamisme en matière de mœurs et de vie privée.
Rapidement, sous le faux-nez de l’antisionisme s’est révélé un dessein abreuvé au discours décolonial et à la convergence des luttes, mortifère pour les Juifs : amplifier la haine antisémite, discréditer tout attachement réel ou supposé entre eux et Israël. Pour le découvrir, la journaliste a infiltré durant deux ans, manifestations, colloques et même une session de formation de contributeurs de Wikipédia spécifiquement formés en vue de « pousser » le narratif antisémite sur Internet. On connaît la suite de cette dynamique à l’échelle mondiale : inversion sémantique de la notion de génocide, association des termes « juif » et « nazi », banalisation de la violence terroriste, euphémisation des viols, hyper-visibilité du drapeau palestinien et de « la cause », notamment.
De tout cela, Nora Bussigny en a fait l’expérience dans de nombreuses villes de France et d’ailleurs.
À Strasbourg, elle a été témoin du harcèlement de jeunes enfants attablés à la terrasse d’un fast-food du centre-ville, violemment accusés par des « militants » de « manger de la chair des enfants de Palestine »… Quelques jours auparavant, la révélation des assassinats par le Hamas des enfants Bibas et de leur mère faisait le tour du monde. Ici comme à Paris, elle a assisté aux pressions sur l’Université, au blocus à Science po et à la manipulation des esprits.
Sur un plan politique, Nora Bussigny confirme ce que d’aucuns soupçonnaient : l’alliance objective entre La France insoumise (LFI) et les mouvements islamistes radicaux. Avec rigueur, elle rend compte d’une stratégie assumée de ce parti consistant à développer et à amplifier le discours victimaire de soutien aux terroristes du Hamas. Plus grave encore, ces acteurs politiques appuient les appels à la « résistance », à la violence, voire à « l’intifada » sur le territoire national. Et bien sûr, l’évocation de la figure et de l’action toxique de Rima Hassan viendra éclairer plus concrètement encore cette entreprise de déstabilisation des institutions qui, à travers l’attaque frontale envers le monde juif, vise à ébranler finalement les valeurs de la République.
L’exposé éclairant de Nora Bussigny s’est achevé par quelques échanges avec un auditoire qui a salué plus d’une fois son courage et son professionnalisme. Si elle a souligné que des élus politiques ont leur part de responsabilité dans cette situation, elle affirme que d’autres sont en revanche conscients du danger et agissent pour l’endiguer. Pour elle, les prochaines échéances électorales, municipales notamment, seront probablement l’objet de tentatives de prise du pouvoir par des voies légales. Pour y parvenir, les « nouveaux antisémites » n’auront de cesse d’ici-là d’entretenir à feu continu les échos du conflit à Gaza pour brouiller les esprits et le débat public.
Néanmoins, la société française devient selon elle progressivement lucide : gageons que le travail remarquable de Nora Bussigny y participe, sinon on ne pourra plus dire que nous ne savions pas.
François Nagyos, membre du Bureau du Crif Alsace
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