À peine élue présidente du Crif Alsace trois jours plus tôt par l’Assemblée générale du Crif Alsace, Sophie Cohen-Elbaz a accueilli pour sa première activité publique en cette qualité, l’invitée d’honneur du traditionnel Dîner régional le 7 septembre 2025, la ministre Aurore Bergé, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, ainsi que le président du Crif, Yonathan Arfi.
Pierre Haas, désormais président d’honneur du Crif Alsace, s’est mué en maître des cérémonies à l’occasion de ce passage de relais à sa successeur, au PavillonJoséphine, au coeur du Parc de l’Orangerie à Strasbourg. Sophie Cohen-Elbaz, avec les 140 convives unanimes, l’a chaleureusement remercié pour le travail accompli durant huit années à la tête de l’ancienne délégation puis association régionale du Crif. Pierre Haas l‘a assuré de son entier soutien et de sa disponibilité.
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Mais l’heure était aussi à la gravité. Devant des responsables diplomatiques, économiques ou universitaires et de nombreuses personnalités politiques régionales et locales, dont quelques édiles et parmi eux la maire de Strasbourg, les trois interventions ont toutes dénoncé avec force la vague d’antisémitisme que connait le pays, et dont sont victimes les Français juifs au quotidien, en particulier en Alsace, terre historique du judaïsme en France.
Pour Sophie Cohen-Elbaz, « la machine à détester les Juifs s’est emballée, et Strasbourg n’est pas épargnée ». Et de dénoncer les nouveaux habits de l’antisémitisme derrière l’antisionisme exploité par la situation de la guerre entre Israël et les terroristes du Hamas à Gaza : « Non, la détestation d’Israël n’est pas une opinion politique. Ce n’est pas parce qu’elle est hurlée dans les rues de Strasbourg ou d’ailleurs, qu’elle est légitime. Non, appeler à la libération de la Palestine de la mer au Jourdain n’est pas une cause humaniste : c’est appeler à l’effacement d’un pays, d’un peuple, d’une histoire », a martelé la nouvelle présidente du Crif Alsace devant l’édile strasbourgeois. Par conséquent, « à travers l’antisionisme, c’est bien la peste de l’antisémitisme qui se répand ».
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Le président du Crif, pour sa part, s’est singulièrement inquiété de la montée de l’antisémitisme parmi les plus jeunes de la population, dans les écoles mêmes ! Deux enfants sur une vingtaine de scolaires n’envisagent pas d’avoir un petit camarade juif… Un collégien sur six n’a jamais entendu le mot « Shoah » et méconnaît ce qu’il signifie. « Cela dit évidemment beaucoup de choses de leurs parents », déplore le président du Crif. Pour lui, « il est urgent d’empêcher l’obsession de la détestation d’Israël de devenir la norme culturelle en France et en Europe : il en va de la pérennité de la présence juive », a-t-il encore affirmé, au regard de l’augmentation des départs en Israël et des désirs de départs.
Enfin, la ministre Aurore Bergé, dans un discours franc et sans détour, a fustigé la responsabilité politique du nouvel antisémitisme qui tient selon elle en trois lettres : LFI (La France insoumise). Répétée trop souvent sans réelle imprégnation, l’affirmation selon laquelle s’en prendre aux Juifs en France c’est s’en prendre à la République, à tous les Français, prend avec elle tout son sens. Aussi, « ce n’est pas le combat des Juifs mais bien le combat des Justes », rappelle la ministre, à savoir celui de l’immense majorité des citoyens qui rejette l’ostracisme et la haine. Et d’appeler au recentrage du combat sur les valeurs de la République, de laïcité notamment. « La République ne reculera pas, la République ne cédera pas », a-t-elle conclu, sous les applaudissements de tous les invités.
« Nous gagnerons le combat face à l’antisémitisme si la société tout entière se dresse.
Si chacun comprend que ce n’est pas le combat des Juifs mais bien le combat des Justes.La République ne reculera pas, la République ne cédera pas. » pic.twitter.com/blJnwOQQhO
— Aurore Bergé (@auroreberge) September 7, 2025
Un grand merci à toute l’équipe du Crif Alsace qui a organisé ce Dîner qui marquera, nous l’espérons, un tournant dans la prise de conscience des acteurs alsaciens de l’impérieuse nécessité de poser des actes clairs et courageux contre l’antisémitisme entre Vosges et Rhin.
François Nagyos, membre du Bureau du Crif Alsace
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