Lundi soir, le conseil municipal de Strasbourg a voté contre une résolution en faveur de l’adoption de la définition d’antisémitisme de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA). Le Crif Alsace réagit. Pour rappel, en février, les villes de Paris et Nice ont adopté la définition de l’Antisémitisme de l’IHRA.
Communiqué du 23 mars 2021, à Strasbourg
« Interdit aux juif et aux salopes » inscrit à l’entrée d’un quartier de Strasbourg, « je ne sers pas les juifs » crié à des restaurateurs juifs de Strasbourg. Autant d’expressions de la pire haine antisémite portées par leur auteur au nom du rejet d’Israël.
Malgré ces faits ignobles dont la causalité a clairement été démontrée lors des instructions pénales, la majorité municipale de Strasbourg a rejeté une résolution proposant la définition de l’antisémitisme par l’IHRA* car cette dernière donne comme exemple d’antisémitisme le déni du droit à l’existence de l’Etat d’Israël.
L’antisémitisme a toujours évolué dans les siècles pour chercher d’autres alibis et l’antisionisme en est devenu un.
Le principal argument développé par la majorité municipale est que cette définition fasse débat. Le débat n’est-il pas l’apanage des démocrates ?
La ville prétend vouloir lutter contre toutes les discriminations et tous les discours de haine, mais celui contre Israël semble trop intéressant électoralement pour s’attacher à ses effets collatéraux de l’assimilation des juifs de France à Israël et du développement de l’antisémitisme.
Madame la Maire a laissé inscrire cette proposition de définition à l’ordre du jour du Conseil Municipale en sachant très bien que sa majorité la rejetterait. Elle a ainsi clairement voulu signifier sa position vis-à-vis de l’antisionisme. Elle fait référence à ses origines arméniennes pour expliquer sa sensibilité envers ceux qui ont souffert de génocide. Pourtant, le rejet de la définition de l’antisémitisme par sa majorité, en raison de son soutien à la mouvance antisioniste est l’équivalent pour les juifs de la négation du génocide arménien par le gouvernement turc : un rejet de la réalité, une falsification de l’histoire au nom d’une idéologie dogmatique.
Madame le Maire, en France, au XXIème siècle, on tue des juifs, à l’Hyper cacher à Paris ou à l’école Ozar Hatora de Toulouse, des enfants, car ils sont juifs, et cela en soutien aux palestiniens pour essayer de justifier l’injustifiable…
La définition opérationnelle de l’antisémitisme de l’IHRA a été adoptée par le Parlement Européen, par 32 Etats dont la France lors d’un vote à l’Assemblée Nationale, par le Conseil de Paris, par la ville de Nice …. Car tout le monde a bien compris qu’on ne pouvait laisser l’antisémitisme se camoufler sous le rejet d’Israël.
Mais une partie de la majorité municipale de Strasbourg a souhaité montrer qu’elle était bien plus éclairée que toutes ces assemblées.
Par ce vote, cette majorité municipale a terni l’image de Strasbourg capitale de l’Europe, berceau de l’humanisme rhénan et décrédibilisé sa politique contre le développement de toutes les haines racistes : le racisme ne fait pas de différence entre l’antisémitisme et la xénophobie israélienne qui s’est exprimée dans les arguments de certains membres de la majorité municipale actuelle de Strasbourg.
Pierre Haas, Délégué du Crif Alsace
* Selon l’IHRA (L’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste) : « L’antisémitisme est une certaine perception des Juifs qui peut se manifester par une haine à leur égard. Les manifestations rhétoriques et physiques de l’antisémitisme visent des individus juifs ou non et/ou leurs biens, des institutions communautaires et des lieux de culte.»
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