Dans un constat amer sur les événements tragiques de l’année 2006, Marcel Amsallem, Président du CRIF Rhône-Alpes est revenu sur les préoccupations de la communauté juive. Le Président a évoqué une année particulièrement difficile avec le meurtre atroce d’Ilan Halimi et la persistance des agressions antisémites; le négationnisme d’extrême droite et « la sainte alliance » entre le FN et Dieudonné ; l’émeute anti-juive à la suite de la rencontre du PSG et de l’équipe israélienne de Tel Aviv ; la montée des communautarismes dans les banlieues et celle d’un Islam fascisant qui interdit la libre expression « jusque dans le pays des droits de l’homme » ; l’établissement à Lyon d’une tribune pour des prédicateurs « aux idéologies les plus rétrogrades » ; la manifestation antisioniste et pro-hezbollah dans les rues de Lyon.
Par ailleurs, Marcel Amsallem a rappelé que « l’islamisme n’est pas l’islam » et que les dérives extrémistes touchent avant tout les musulmans de France de notre pays dont « la laïcité devrait pourtant permettre de vivre dans une société multiculturelle » en toute quiétude.
Face à ces nouveaux dangers et aux menaces iraniennes, le Président s’est interrogé sur les démocraties européennes et l’ONU qui n’ont pour l’instant pas eu de réactions à la hauteur des risques encourus. Enfin Marcel Amsallem a constaté que lors de la guerre du Hezbollah contre Israël « beaucoup ont accusé Israël d’user de frappes disproportionnées bien qu’ils se réjouissaient en même temps, qu’Israël fasse le « sale boulot » » en luttant contre l’élément déstabilisateur du Liban.
L’Ambassadeur d’Israël, Daniel Shek a dressé un état des lieux positif sur les rapports entre son pays et les autres Etats du Moyen-orient ainsi que sur les relations Franco-israéliennes et ce, malgré les dernières frictions diplomatiques. Il a eu l’occasion de démentir formellement toute agression israélienne contre les forces de la FINUL au Liban.
Brice Hortefeux, ministre délégué aux collectivités territoriales est revenu sur l’antisémitisme en France en affirmant qu’il s’agissait d’une « lutte de tous les jours » avec des résultats « les violences antisémites en France ont reculé entre 2002 et 2005, passant de 936 à 703 ; soit une baisse de 24% ».
Le ministre a cité Nicolas Sarkozy « quand on menace un juif, on menace la République ». Brice Hortefeux a également évoqué les autres formes de racisme notamment à Lyon contre des arabes « la barbarie a partout le même visage ». Il a rappelé que le gouvernement a défini quatre priorités « la reconduction de l’effort financier pour protéger les locaux, la présence de policier et l’installation de la vidéosurveillance aux endroits les plus sensibles, la poursuite de la lutte contre la propagande antisémite ».
Enfin, le ministre a rappelé que « le combat contre les pêcheurs de haine donne des résultats : 23 activistes islamistes ont été expulsés cette année ».
Ce dîner s’est tenu comme chaque année en présence de très nombreux élus locaux et de représentants religieux notamment le Cardinal, Archevêque de Lyon et Primat des Gaules, Philippe Barbarin et Maurice Gardès, Archevêque d’Auch. Parmi les plus hauts responsables politiques, on a noté la présence de Dominique Perben, ministre des Transports, de l’Equipement, du Tourisme et de la Mer, Jean-Jack Queyranne, ancien ministre député du Rhône, président du Conseil régional Rhône-Alpes, Michel Mercier, sénateur du Rhône, président du Conseil général du département, Gérard Collomb, Sénateur-maire de Lyon. D’autres personnalités sont venues honorer l’événement comme Jean-Olivier Viout, Procureur général près la cour d’Appel de Lyon, Alain Morvan, Recteur de l’académie de Lyon…
Joseph Zrihen, vice-président du CRIF, était également présent ainsi qu’Arié Bensemhoun, président du CRIF Toulouse, Jean-Luc Medina, président du CRIF Grenoble, Richard Prasquier, membre du Bureau exécutif et Henri Hajdenberg, ancien président du CRIF.
Légende Photo : Marcel Amsallem, président du CRIF Rhône-Alpes
Photo © 2006 Jean-Luc Luzon