Dîner du Crif Bordeaux-Aquitaine 2005 : discours d’Albert Roche, Président régional

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Depuis 20 ans le CRIF national reçoit le Premier ministre de la France. Les ministres du gouvernement, des responsables politiques, des dignitaires religieux, des ambassadeurs et des personnalités de tout premier plan, se retrouvent en ce grand moment de débat et d’échange de la vie politique française, ce moment si éminemment républicain.

Comme dans les autres régions, les délégations du CRIF, notamment celles de Toulouse, de Marseille, de Lyon et de Nice, organisent leur propre dîner.

A son tour, notre délégation de Bordeaux Aquitaine est particulièrement heureuse de réaliser son premier dîner en cette année 2005, année symbolique de la loi qui fonde la Laïcité en France.

Ce dîner du Crif est l’occasion privilégiée de nous rassembler dans le respect de nos idées et de nos fonctions, pour promouvoir par une meilleure compréhension mutuelle, l’idéal de fraternité qui est au cœur de l’identité française. Il deviendra un rendez-vous majeur en Aquitaine.

Ce dîner est bien évidemment un véritable défi. Et je tiens à remercier, toutes celles et tous ceux, qui, à mes cotés, ont œuvré pour que cet événement soit une réussite.

Mais ce dîner est aussi une grande joie.

Parce que, nous sommes honorés de votre présence, Monsieur le Ministre, Jean-François Copé. Nous sommes particulièrement heureux de vous compter parmi nous. Nous connaissons et apprécions votre sensibilité, votre intérêt pour les questions qui nous touchent, et votre constance !

Quelques mots pour vous présenter le Conseil Représentatif des Institutions juives de France, que tous ici ne connaissent peut-être pas.

Il est né, au cours de la seconde guerre mondiale et de l’occupation allemande de la France, pensé par des résistants juifs animés d’une volonté peu commune et souvent méconnue, de prendre en charge leur destin, précisément au moment le plus critique de l’histoire du peuple juif.

Le Crif s’est donné pour mission d’être l’organe de représentation des différentes associations du judaïsme français, de faire connaître aux pouvoirs publics et à l’opinion, sa position sur tous les problèmes politiques intéressants les juifs, mais aussi, de lutter contre toutes les formes de racisme et d’antisémitisme, et enfin, de marquer son soutien à l’état d’Israël.

Nous sommes heureux que le président national du CRIF, Monsieur Roger Cukierman, et le directeur général du CRIF, Monsieur Haïm Musicant, assistent à cette soirée. Et je veux particulièrement les remercier pour leur action à la tête de cette grande organisation, et de nous honorer de leur présence.

La Région Aquitaine est une région privilégiée, magnifique et diversifiée, riche d’une longue histoire, et cette terre, est une terre de tolérance et d’accueil, où l’on se sent vite et bien chez soi.

La communauté juive aquitaine, enrichie de l’apport récent des juifs d’Afrique du nord, est aussi profondément attachée à cette terre et à ce pays. C’est à propos de ce pays, La France, que le grand-père d’Emmanuel Levinas disait: « Un pays qui se déchire à propos d’un petit capitaine juif est un pays où il faut aller ! »

L’apport des juifs à l’histoire de France est très intimement lié à l’histoire des juifs en Aquitaine. Leur présence, attestée depuis l’époque gallo romaine, est devenue très importante, surtout après l’expulsion des juifs d’Espagne et du Portugal en 1492 et 1496.

Ces juifs cultivés, souvent polyglottes et commerçants avisés, ont trouvé à Bordeaux et en Aquitaine, une terre d’accueil qui leur a permis de se développer économiquement, et de participer efficacement à la vie culturelle et politique de leur région d’adoption.

Cette région d’Aquitaine est aussi le lieu d’un retour libre à l’expression d’un judaïsme refoulé, sous les apparences d’un christianisme adopté sous la contrainte, dans la péninsule ibérique. Ce sont ces juifs, les marranes, qui écrivirent quelques-unes unes des plus belles pages de notre histoire régionale. Parmi eux, comment oublier les figures de Michel de Montaigne, de Rodrigue Pereire ou de David Gradis.

C’est par souci de fidélité à leur mémoire que le Crif Aquitaine a demandé au Docteur Hervé Rehby, président du centre Yavné, Centre culturel juif bordelais, de coordonner le livret intitulé Marranes, que nos hôtesses remettront en fin de soirée. L’histoire continuant, les juifs de Bordeaux obtiennent dés le 28 janvier 1790 le statut de citoyens actifs avant l’émancipation générale des juifs du 2 septembre 1791. D’évidence, c’est à Bordeaux, phare intellectuel et économique, que se lisent les plus belles marques de cette présence.

Cependant, Bordeaux n’échappera pas aux lois antisémites du gouvernement de Vichy, et, ici aussi, discriminations et déportations ont marqué la communauté juive. C’est le travail acharné et persévérant de Michel Slitinski, qui a permis, au travers d’un procès fleuve, d’établir la responsabilité de Maurice Papon. Nous sommes fiers de son travail.

Le souci actuel majeur de la communauté juive, est la résurgence sur notre sol, de ce fléau qu’est l’antisémitisme. Le Premier ministre, Monsieur Jean-Pierre Raffarin a eu des mots justes, des mots forts pour parler de cette légitime inquiétude : « Une attaque contre un Juif est une attaque contre la France elle-même. »

Les chiffres -publiés par le ministère de l’Intérieur- des actions et des menaces qui ont été perpétrées contre des Juifs de France, sont dramatiquement éloquents : profanations de cimetières, graffitis, menaces téléphoniques, insultes… Ces violences sont nombreuses et étalées dans le temps. Il convient donc, comme le fait le gouvernement actuel, tant de s’interroger, que de lutter contre le mal.

Les violences antisémites perpétrées au nom du soutien de la cause palestinienne, se sont en fait exprimées le plus souvent, à l’occasion des manifestations revendicatives d’un mal être social et d’un chantage à la réussite économique.

La communauté juive est particulièrement sensible à la précarité de tous nos concitoyens. Mais elle ne peut accepter d’être agressée au nom d’un prétendu privilège, et au nom d’images et de stéréotypes éculés de la soi-disante réussite insolente des juifs de France. Nous avons nos réussites et nos échecs, comme toute communauté humaine. Les institutions, que le Crif représente, sont prêtes à aider tous ceux que la précarité pourrait toucher. D’ailleurs, elles le font déjà. Ainsi, cet antisémitisme, encore appelé antisémitisme d’en bas, est généré par des difficultés économiques. Il ne se serait peut être pas autant développé, s’il n’avait été conforté, et peut être attisé, consciemment ou inconsciemment, par un discours antisémite d’en haut.

Cet antisémitisme politique reprend les habituels poncifs du discours d’extrême droite. Mais il est aujourd’hui repris dans un discours d’extrême gauche, qui, sous prétexte d’antisionisme et de liberté d’expression, crée les conditions suffisantes pour légitimer les actes d’incivilités et de violence qui ne servent aucune cause.

Le combat alter mondialiste doit garder sa cohérence et sa pertinence, mais il ne doit pas chercher sa crédibilité dans un discours démagogique, où les limites entre antisionisme et antisémitisme sont terriblement ténues. Ce discours alter mondialiste, violemment anti-israélien, est né lors de la conférence de Durban en septembre 2001, précisément au moment où la deuxième Intifada démarrera, avec les suites que chacun d’entre nous connaît. Il faut donc dénoncer les discours de la haine, et trouver les cadres juridiques adéquats pour les combattre.

Nous sommes ici tout à fait conscients de la multiplicité des actes antisémites, notamment en région parisienne, mais pas seulement. Dans notre région, les juifs bordelais et aquitains, vivent au quotidien, une toute autre réalité. Nous sommes toutefois conscients des risques d’embrasement, mais je tiens à l’affirmer haut et fort, notre région Aquitaine doit rester ce qu’elle est, l’exemple d’une parfaite cohabitation intercommunautaire, inter religieuse, et inter culturelle. Ici, durant ces dernières années, et au plus fort des tensions critiques au Moyen-Orient, un maître mot a toujours prévalu : l’harmonie.

Nous avons tenu à respecter les équilibres, à rechercher le dialogue, à multiplier les initiatives, notamment avec les différentes associations chrétiennes et la communauté musulmane. En Aquitaine, les relations avec les autres communautés religieuses sont toujours empreintes de vérité, de sincérité, de convivialité. Mais ces positions ne sont possibles qu’au travers de l’engagement personnel d’hommes convaincus de la nécessité du vivre ensemble.

Depuis le concile Vatican II, le dialogue entre juifs et catholiques n’a fait que s’amplifier. Le rôle et la personnalité du défunt pape Jean Paul II, dont nous saluons la mémoire, ont été décisifs. Sa visite historique en Israël témoigne que, désormais, « le judaïsme est considéré comme le frère aîné de l’église » selon les propres paroles de Jean Paul II.

Avec la Communauté musulmane, au niveau local et régional, nous pouvons être fiers d’actions bilatérales, de rencontre, de connaissance et de compréhension mutuelles. Nos amis musulmans ici présents, peuvent témoigner de la richesse de nos échanges et de notre fraternité.

Les Juifs de France ont de leur pays, une idée noble, haute et généreuse. L’amour de la France, de sa culture, de ses principes structurels, de son indépendance, est une donnée d’expérience partagée par tous. A chaque période de crise, à chaque acte antisémite, les juifs ont mal à l’idéal de la France qui les constitue. Depuis deux mille ans, le talmud a fondé la survie du peuple juif errant, sur l’obligation de respecter la loi du pays de résidence : « DINA DE MALKHOUTA, DINA » : la loi du pays qui t’accueille, devient ta loi.

Les juifs n’ont jamais dérogé à ce principe fondamental. Nous souhaitons qu’il puisse inspirer tous nos concitoyens d’origine, de culture et de religion différente.

Et l’émotion nous étreint lorsque nous pensons à ce que les juifs de France ont donné à ce pays : des artistes, des scientifiques de renommée internationale, des intellectuels de premier plan, de valeureux soldats, et des travailleurs inlassables.

Mais, ce qui caractérise les juifs de France avant tout et par-dessus tout, peut se définir ainsi : ils portent l’étendard des valeurs républicaines, les valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité, du vivre ensemble.

Et ces valeurs, Monsieur le ministre, sont également, infiniment juives. Je voulais vous dire ce soir, qu’un juif en France est aussi un veilleur. J’étais, il y a quinze jours, à Auschwitz–Birkenau, dans le cadre de la Marche des vivants, avec une délégation aquitaine de 95 personnes, accompagnant Elizabeth Sentuc, rescapée de ce camp d’extermination, présente parmi nous ce soir. Un juif est un veilleur, un citoyen de l’indicible. Nous avons souffert comme peu de peuples ont souffert, nous avons senti les odeurs nauséabondes du néant, nous savons ce que c’est que regarder une lumière qui s’éteint, nous savons ce que deviennent la servilité et les petits compromis.

Paraphrasant le Grand Rabbin Joseph Cohen, je peux dire « Français est mon nom, juif est mon prénom ». Je suis attaché à ce pays parce qu’il me permet encore de vivre nos valeurs d’aspiration. C’est, je le crois, cette attention aiguë qui fait de nous ce que nous sommes.

Nous sommes aussi soucieux de ce que notre culture, notre forme de pensée, nos particularités culturelles, apportent comme richesse à la mosaïque de ce pays. Nous sommes dans une dimension respectueuse des diversités, parce que nous savons ce que la négation de l’autre veut dire.

Être responsable du Crif est une permanente recherche d’équilibre et de conciliation entre les multiples formes de judaïté et de judéité. L’acte de penser le monde, l’acte de se penser au travers des autres et du monde, est un acte difficile exigeant, quelquefois dangereux. La tentation est souvent grande de renoncer à penser, au nom d’un fatalisme qui guette chacun d’entre nous.

Être Président du Crif, c’est interpeller les politiques comme un veilleur qui a compris de façon définitive, que dans les engendrements successifs menant à la Shoah, les actes et décisions politiques ont été fondamentaux.

Je sais les autorités de la république respectueuses de notre identité. Vous trouverez toujours dans notre discours une marque de profond respect.

Mais je crois aux vertus des hommes de bonne volonté, juifs ou non juifs, qui chacun à leur manière, permettent que ce soir nous soyons ensemble pour partager.

Ce que nous vivons ce soir n’est pas chose facile dans nombre de pays. Nous connaissons la force et la conviction que l’on doit déployer pour que des hommes différents se parlent. Les amis qui m’entourent ce soir, peuvent compter sur moi parce que je sais pouvoir compter sur eux.

Les Juifs s’inscrivent dans cette quête d’égalité. Chaque citoyen de ce pays doit disposer des mêmes droits, et donc des mêmes devoirs. Ainsi, les Juifs de France estiment que la France ne saurait distinguer entre ses enfants. La lutte contre les discriminations, le racisme et l’antisémitisme, participent de ce vivre ensemble et de ce respect des valeurs républicaines. Mais, comme vous le savez Monsieur le Ministre, les Juifs de France sont inquiets.

Ces juifs à qui l’on reproche leur tendance communautariste, à tort bien sûr, car, l’on peut être juif sans être religieux, l’on peut être juif sans adhérer aux institutions de la communauté organisée.

Vous n’ignorer pas que les juifs de France, pour autant qu’ils soient attachés à leur pays, éprouvent à l’égard de l’état d’Israël, un attachement indéfectible. Nous ne sommes plus dans le discours classique et dans l’accusation de double allégeance. Les juifs de France ont donné la preuve depuis bien longtemps, que cette position, n’était ni incompatible, ni inconfortable.

Les rapprochements en cours entre les Israéliens et les Palestiniens sont une nouvelle chance pour la paix.

Il s’agit pour nous, Juifs de France, de garder un silence prudent et attentif, pour que les protagonistes du conflit soient libérés des surenchères extérieures et puissent trouver un bon compromis qui permettra aux deux peuples, d’abord de coexister, puis un jour peut être, de se retrouver.

La difficulté d’un tel processus, tient en partie, mais pour l’essentiel, à l’excès d’idéalisation de l’Etat d’Israël, du comportement des Israéliens, et du comportement du peuple juif en général. Les idéaux bibliques qui fondent l’identité juive, sont, aujourd’hui largement partagés par le monde non juif. En retour, ce monde non juif, exige de nous un angélisme et une perfection auxquels nous ne pourrons jamais prétendre, ni jamais accéder, du fait de notre humanité.

Monsieur Raffarin est rentré d’Israël après avoir effectué une visite officielle, en mars 2005. Ce déplacement avait été annoncé par le Premier ministre lui-même, lors du dîner du CRIF en 2005, à Paris. Il avait alors déclaré qu’il était très «heureux de se rendre pour la première fois en Israël, dans cet État ami ».

Lors de ce voyage, Monsieur Jean-Pierre Raffarin a multiplié les mots et les gestes d’amitié. Il a exprimé, avec une grande émotion, son attachement au devoir de mémoire et a rendu un hommage répété et émouvant aux victimes du nazisme. Il a aussi participé à l’inauguration du nouveau mémorial de la Shoah, Yad Vashem.

Ce soutien si bien exprimé également par le Président de la République, Jacques Chirac, le 25 janvier 2005, à l’occasion de l’inauguration du mémorial de la Shoah à Paris : « la mémoire juive, c’est la mémoire blessée d’un peuple, qui tout au long de son histoire, a été dispersé, persécuté, avant de connaître l’horreur de l’extermination. Cette blessure suffirait à elle seule, à justifier la création d’un état, dont l’existence garantisse le plus jamais ça. »

C’est en ce sens, qu’Élie Wiesel, témoin de l’horreur nazie et de la logique parfaite de l’abomination, a pu écrire, avec pertinence : « Les juifs peuvent vivre en dehors d’Israël, mais ils ne pourraient pas vivre sans Israël. »

Le Premier Ministre a plaidé pour que la France et Israël «donnent un souffle nouveau» à leurs relations : «c’est mon premier déplacement ici, mais il y en aura d’autres», a-t-il lancé le 15 mars aux représentants des 80 000 Français installés en Israël. Le premier ministre a par ailleurs souhaité qu’Israël soit admis « dès que possible » dans l’Organisation internationale de la francophonie. Ce voyage a été également marqué par une rencontre avec le Ariel Sharon, son homologue israélien. Monsieur Jean Pierre Raffarin n’a pas cessé de rappeler le même message : « les liens historiques qui unissent la France et l’État hébreu sont considérables et indéfectibles.»

Bien évidemment, le CRIF se félicite du succès de ce déplacement qui augure l’embellie à venir des relations entre la France et Israël. Nous en sommes heureux et nous tenons à vous le redire Monsieur le ministre, solennellement.

Le Peuple Juif est un vieux peuple, chargé d’une histoire qui se compte en millénaires.
Le Peuple Juif croit en la primauté de la vie qu’il sacralise et en la beauté de notre monde.
Le Peuple Juif a puisé en ses racines, en sa longue expérience, et en sa générosité, pour donner à l’Humanité le meilleur de ce qu’elle peut produire.
Le Peuple Juif a survécu à toutes les vilenies, tous les massacres, parce qu’il ne veut pas mourir, parce qu’il est de l’Humanité, une branche parmi d’autres, inépuisable et féconde.

Monsieur Jean François Copé, votre fonction de porte-parole du gouvernement trouve un écho dans notre mémoire juive. Au pied du mont Sinaï, le peuple juif qui reçoit la Thora, est incapable de supporter la parole divine. Il demande alors à Moïse de recevoir cette parole, et de la rapporter au peuple, d’être ainsi un double porte-parole.

Monsieur le ministre, soyez aussi le messager de cette parole de paix, de conciliation et d’espoir.

Chers Amis, je vous remercie.

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