Il faut imaginer Sisyphie heureux, par Charlotte Taylor & Sarah Naor (*)
Ingénieure, journaliste, écrivain, peintre et chanteuse, Sarah Naor, c’est, en fait Sarah Mostrel. Quant à Maud Hofmann, il y a fort à parier que c’est le double de Charlotte Taylor, professeur certifiée d’anglais. La pandémie de Covid-19 qui a frappé la planète a eu comme conséquence, entre autre, de dématérialiser les relations humaines. Jamais les ordinateurs, les mails et les courriers n’ont été aussi utilisés. C’est précisément la correspondance entre ces deux femmes, entre le 30 janvier 2020 et le 11 juillet de la même année, qui fait l’objet de ce volume. Une aventure épistolaire, en somme, une bouteille à la mer. Un échange sans barrières. Chacune parle de ses passions, de ses lectures, de ses petits soucis quotidiens, problèmes de serrures et dégâts des eaux, maladies, … de ses voyages, de ses enfants et de ses petits-enfants, de sa famille de ses amours.
Avec, en prime, quelques pointes sur l’impuissance du gouvernement face à la pandémie. « Les décès ne baissent pas, les hospitalisations sont encore nombreuses et on est confinés… ». Le bistro, le café, les restaurants, tout est remis en question. L’envie sociale s’étiole peu à peu. Les humains deviennent des carpes. Silence et mélancolie.
Finkielkraut, Malraux, Comte-Sponville, Onfray et d’autres, montrent le bout de leur nez. Sans oublier le kabbaliste Haïm de Luzzato, dit Le Ramhal.
Des poésies viennent, ici et là ponctuer l’échange épistolaire. Décidemment, la vie ne tient qu’à un fil, le balancier de l’existence.
Jean-Pierre Allali
(*) Éditions Le Lys Bleu, Préface d’Aldo Naouri, octobre 2021,148 pages, 15,60 €.
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