Bruno Halioua
L’anniversaire de la mort de Bertrand Metzler ne fera l’objet d’aucune commémoration, la maison où il a vécu heureux avec sa famille ne sera jamais transformée en musée et la municipalité n’a jusqu’à présent jamais jugé bon de donner son nom à une rue, à une place ou à un quai. Et pourtant Bertrand Metzler est le plus jeune jarnacais victime de la Seconde Guerre Mondiale. Je me demande si il existe parmi les 5000 habitants de cette ville encore des gens qui se souviennent de l’arrestation de la famille Metzler originaire de Sarreguemines qui y était venu se réfugier dés 1940 au 39, rue Panel à environ 300 mètre de la maison où vivait la famille de l’illustre président de la république.
Interrogé par Jean- Pierre Elkabach au cours de l’entretien télévisé qui avait eu lieu le 12 septembre 1994 sur sa connaissance des lois antijuives, François Mitterand avait expliqué qu’il était « à cent lieues de connaître ces choses là ». Il avait peut- être raison car je suis persuadé que si il avait connu la famille Metzler, il n’aurait probablement jamais fait déposer une gerbe sur la tombe du maréchal Philippe Pétain et il n’aurait jamais jugé bon de donner à ses ministres « des consignes pour freiner des procédures judiciaires » sous prétexte que son devoir était « de veiller à ce que les Français se réconcilient ».
En voyant les images de sa tombe admirablement fleurie, je ne peux m’empêcher de penser que Bertrand Metzler aurait aujourd’hui 74 ans et qu’il serait probablement un grand-père heureux entouré des siens et probablement extrêmement attentif aux commémorations du 20ème anniversaire de la mort de celui qui est né dans la même ville que lui…
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