Le Défenseur des Droits a récemment publié un rapport intitulé « Les discriminations fondées sur la religion », qui analyse un phénomène en augmentation. Certaines données issues d’une étude du Crif sur la montée de l’antisémitisme dans le milieu scolaire y sont notamment citées.
Le Défenseur des Droits est une autorité administrative indépendante chargée de veiller « au respect des droits et libertés dans cinq domaines […] : (1) la défense des droits et libertés des usagers des services publics ; (2) la défense et la promotion de l’intérêt supérieur et des droits de l’enfant ; (3) la lutte contre les discriminations et la promotion de l’égalité ; (4) le respect de la déontologie des forces de sécurité ; (5) l’information, l’orientation et la protection des lanceurs d’alerte ».
Dans le cadre de sa troisième compétence relative à la lutte contre les discriminations, le Défenseur des Droits s’est intéressé à la question des discriminations religieuses, en s’appuyant sur l’enquête Accès aux droits, réalisée en 2024 par Ipsos pour le Défenseur des Droits.
Cette enquête révèle une tendance de hausse de l’ensemble des formes de discriminations, et notamment des discriminations d’ordre religieux. Ainsi, la part des sondés ayant déclaré en avoir été victimes est passée de 5 % en 2016 à 7 % en 2024, alors que la part des Français se considérant comme affiliés à une religion a quant à elle décru. De plus, « le Défenseur des Droits a observé, au moment des élections législatives de 2024, un pic inquiétant (+ 53 % entre mai et juin 2024) d’appels au 3928, numéro dédié à la lutte contre les discriminations, principalement pour dénoncer des propos et comportements racistes, antisémites, et anti-musulmans ». Ces données concordent notamment avec celles qui avaient été communiquées par le Ministère de l’Intérieur et le Service de Protection de la Communauté juive (SPCJ), révélant un pic d’actes antisémites à ce moment.
Il apparaît par ailleurs que la « visibilité de l’appartenance à une religion », qui se traduit par le porte de signes religieux, renforce l’exposition aux discriminations : 15 % des répondants portant des signes religieux déclarent avoir fait l’objet de discriminations en raison de leur religion contre 6 % des répondants n’en portant pas.
Par ailleurs, si l’enquête démontre que les personnes de religion musulmane ou perçues comme telle sont plus nombreuses à faire l’expérience de discriminations religieuses, les personnes de religion juive n’en sont pas moins concernées. Le rapport pointe cependant un manque de statistiques, qui peut notamment s’expliquer par un phénomène de sous-déclaration.
Pour évoquer la question des discriminations religieuses dans le milieu scolaire visant les élèves de confession juive, le rapport s’appuie sur une étude réalisée en 2025 par le Crif en partenariat avec la Fondation Jean-Jaurès, « L’École de la République à l’épreuve de la montée de l’antisémitisme », et notamment l’enquête menée par l’Ifop auprès des collégiens et lycéens, qui révèle que « 44 % des élèves (54 % dans les établissements REP/REP+) ont déjà été exposés au moins une fois à des insultes antisémites dans leur établissement ». L’analyse de la sociologue Valérie Boussard, qui fait partie de cette étude, est également mentionnée : « Elle souligne également que les jeunes ont généralement tendance à relativiser l’hostilité qu’ils vivent tandis que les enseignants signalent rarement ces comportements ».
Sources :
Il y a discrimination lorsque trois éléments sont réunis :
- un traitement moins favorable envers une personne ou un groupe de personnes ;
- en raison de critères définis par la loi (origine, handicap, sexe, religion, orientation sexuelle, apparence physique, …) ;
- dans un domaine prévu par la loi (l’emploi, l’éducation, le logement, l’accès à la santé, à une assurance, aux loisirs, ou lors d’un contrôle d’identité, etc.).
Le Crif se tient également à vos côtés contre l’antisémitisme.
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