« Monsieur le Président, vous ne pouvez pas reconnaître un État palestinien sans conditions préalables » : l’appel de 20 personnalités

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À l’initiative du Crif, 20 personnalités ont publié le 19 septembre dans Le Figaro une lettre au Président de la République demandant que toute reconnaissance d’un État palestinien soit conditionné à la libération des otages et au démantèlement du Hamas. C’est la position défendue fermement par le Crif depuis les premières annonces du Président de la République sur ce sujet au mois d’avril 2025, dans les médias et lors de chacune des rencontres avec le Président de la République, le Ministre des Affaires étrangères et l’ensemble des élus.

« Monsieur le Président de la République,

Lundi 22 septembre à New York, vous vous apprêtez à reconnaître, au nom de la France, un État palestinien.

Nous, artistes, intellectuels, entrepreneurs, responsables associatifs et citoyens, appelons de toutes nos forces à la paix au Proche-Orient. Mais cette reconnaissance d'un État palestinien, vous l’aviez vous-même soumise à des conditions préalables claires pour qu'elle contribue à la paix : en particulier, la libération des 48 otages encore retenus à Gaza et le démantèlement du Hamas.

Alors que la France s'est prudemment abstenue de toute reconnaissance d'un État palestinien depuis 1948, dans l'attente de réunir les conditions de paix et de sécurité mutuelle, comment justifier de le faire tandis que la guerre déclenchée par le pire massacre antisémite depuis la Shoah fait toujours rage ? Comment l’annoncer alors que le Hamas détient toujours des otages ? Pourquoi le faire au moment où flambe en France un antisémitisme prenant précisément prétexte de la situation au Proche-Orient ?

Monsieur le Président, reconnaître un État palestinien maintenant, avant la libération des otages et le démantèlement du Hamas, n’aidera ni les civils palestiniens ni à la libération des otages.

Nous savons que ce n'est pas votre intention, pourtant une reconnaissance demain avant la réalisation des conditions que vous aviez énoncées serait revendiquée comme une victoire symbolique pour le Hamas, qui ne ferait qu’aggraver l’étau meurtrier qu'il impose aux Palestiniens.

Monsieur le Président, vous allez annoncer la reconnaissance par la France d'un État palestinien. Nous vous le demandons solennellement : affirmez dans ce cas avec la même fermeté que cette reconnaissance ne prendra effet qu’après la libération des otages et le démantèlement du Hamas.

C'est à ce prix, et à ce prix seulement, que ce geste peut contribuer à la paix. Ce serait sinon une capitulation morale face au terrorisme. »

Signataires :

Yonathan Arfi, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif)

Yvan Attal, acteur, réalisateur

Michel Boujenah, comédien

Pascal Bruckner, philosophe

Père Patrick Desbois, président de Yahad unum

Raphaël Enthoven, philosophe

Arthur Essebag, animateur producteur

Charlotte Gainsbourg, actrice

Ariel Goldmann, président du FSJU (Fonds social juif unifié)

Simone Harari-Beaulieu, productrice

Mona Jafarian, chroniqueuse

Elie Korchia, président du Consistoire central

Haïm Korsia, Grand rabbin de France

Mathieu Laine, Entrepreneur et écrivain

Bernard-Henri Levy, philosophe

Jean Madar, chef d’entreprise

Alain Minc, économiste

Dominique Reynié, professeur, directeur de Fondapol

Joann Sfar, dessinateur

Philippe Torreton , comédien

Retrouvez cette tribune dans Le Figaro

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