Marche du 8 mars : « Exclure les femmes juives, ce n’est pas être féministe, c’est être antisémite »

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Samedi 8 mars 2025, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, plus de 150 manifestations étaient organisées à travers la France. Dans plusieurs villes de France, notamment à Paris, Marseille et Bordeaux, les militantes du collectif « Nous Vivrons » ont été empêchées de manifester dans les cortèges et prises à parti.

Crédit photo : ©MARTIN NODA / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Les militantes juives féministes et notamment le collectif « Nous Vivrons » n’ont pas pu être intégrées au cortège principal du fait de l’hostilité et des menaces de manifestants. Elles ont été forcées de manifester à l’arrière sous la protection des forces de l’ordre. À Paris, le collectif Femmes Azadi avait appelé à manifester aux côtés du collectif « Nous Vivrons ».

En amont de la manifestation, différentes organisations se sont mobilisées sur les réseaux sociaux pour empêcher le collectif « Nous Vivrons » de défiler à Paris.

Dans une interview au Point, Sarah Aizenman, porte-parole du collectif « Nous vivrons » rappelle que « cette éviction n’est pas nouvelle, tout comme la logique de certaines organisations : juifs = sionistes = fascistes = génocidaires ».

Le président du Crif, Yonathan Arfi a réagi sur X (ex-Twitter) rappelant que « manifester pour le droit des femmes en excluant les femmes juives, ce n’est pas être féministe, c’est être antisémite.

Ce dévoiement de mouvements d’intérêt général par des groupuscules d’extrême-gauche haineux doit être dénoncé pour ce qu’il est : une profanation de la démocratie.

Bravo aux femmes de toutes origines qui avec le collectif Nous Vivrons ont marché pour un féminisme universaliste ».

Dans une tribune publiée ce lundi matin dans Le Point, le collectif « Nous Vivrons » écrit : « Le 8 mars dernier, vous ne nous avez pas vues, vous ne nous avez pas entendues. Nous, c'est de la bande de 1 200 juives – selon la police – qui est restée parquée pendant plus de trois heures rue Meslay, à 10 mètres de vous toutes qui commenciez à danser place de la République.  Vous n'avez même pas pu nous apercevoir parce qu'une dizaine de fourgons et des rangées de CRS nous séparaient du reste de la foule. Pour autant, vous saviez que nous étions là. […] En cette Journée internationale des droits des femmes, des femmes (et des hommes violents) ont voulu interdire à d'autres femmes de prendre part au combat, aussi bien à Paris, qu'à Marseille et Bordeaux. Nous étions présentes pour dénoncer la double peine et la double haine dont les femmes juives sont victimes alors que nous faisions face à une explosion sans précédent des actes antisémites. […] C'est parce que nous sommes des femmes juives et sionistes que des barricades ont été hissées sur notre chemin, que des feux ont éclaté, que des gaz lacrymogènes ont été diffusés, que des hommes cagoulés ont voulu nous tabasser, que d'autres hommes avaient prévu de nous jeter des œufs depuis des balcons, que des femmes ont crié : "Sionistes, fascistes, c'est vous les terroristes" ».

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