Mercredi 10 juillet 2024, le Crif a organisé en partenariat avec la Fondation pour la Mémoire de la Shoah (FMS), une conférence « Des Jeux Olympiques (JO) de Berlin à l’après-Shoah. Parcours de sportifs juifs », en présence de Pierre Assouline, journaliste et écrivain et Fabien Archambault, historien du sport à la Mairie de Paris Centre.
Pierre-François Veil, Président de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah (FMS) et Yonathan Arfi, Président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) ont tour à tour introduit cette rencontre.
À l’approche des Jeux Olympiques qui se tiendront cette année en France, Pierre-François Veil a rappelé l’importance des relations entre les Juifs et le sport, bien que trop méconnues, avant de présenter le programme complet de cette rencontre. Plusieurs grandes thématiques ont ainsi été abordées lors de cette rencontre « : « le judaïsme du muscle selon Max Nordau », « contre l’exclusion : les clubs juifs », « 1936, les JO de Berlin », « un péplum nazi ? », « les athlètes juifs à Berlin », et enfin « 2024, les JO de Paris ».
Yonathan Arfi a, à son tour, rappelé combien le thème du sport n’était pas « incongru ». « Il y a une très longue histoire des liens entre les Juifs et le monde du sport. Partout où les Juifs ont circulé […] leur parcours dans les sociétés s’est joué aussi sur le terrain du sport. » L’intégration des Juifs dans les sociétés est souvent passée par le sport. Les Juifs ont trouvé dans le sport une forme d’émancipation et de résistance. « Il y a donc beaucoup de sérieux dans ce sujet qu’est le cheminement des Juifs dans le sport. »
Fabien Archambault a introduit son propos sur le sujet de l’appropriation du sport par les Juifs, et plus précisément sur le concept du « judaïsme musculaire ». Par le sport, les Juifs malgré leur apparence chétive, devraient « réussir à remonter la pente ». Le sport devient ainsi un projet politique qui tend à lutter contre l’antisémitisme et à servir le projet sioniste. Max Nordau cherche à construire un homme de son temps, en reprenant les formules des grandes Nations européennes qui se sont construites notamment autour du sport.
Les Jeux Olympiques prennent leur essor en 1912 et deviennent ainsi le lieu de l’affrontement des Nations. Il y a donc ici l’idée d’un nationalisme internationaliste. Les Juifs veulent donc eux aussi y participer et créer un « internationalisme juif sportif ». Le mouvement mondial des Maccabi se créé, avec le premier club né à Jérusalem en 1912. Grâce notamment au sport, le peuple juif n’est plus conçu comme un groupe religieux mais devient une entité politique.
Le sport arrivant souvent par les élites et le nationalisme allemand se radicalisant, les étudiants juifs vont en être exclus en Autriche et en Allemagne. Pierre Assouline a rappelé combien l’exclusion a façonné l’esprit des sportifs. À Auschwitz-Birkenau, de nombreux sportifs ont été internés. C’est le cas notamment d’Alfred Nakache, nageur à qui Pierre Assouline a consacré un ouvrage (Le Nageur, Pierre Assouline, Gallimard, 2023).
Une large partie de la conférence était consacrée aux Juifs aux Jeux Olympiques de Berlin en 1936. Pierre Assouline a notamment rappelé que dans la presse de l’époque, Alfred Nakache disait que même s’il ne faisait pas le poids face aux athlètes des autres pays, il voulait y aller pour empêcher les Allemands de monter sur les podiums. C’est là ce que l’on pourrait appeler le « projet politique » du nageur Alfred Nakache.
Les Jeux sont ainsi devenus un outil de contestation ; participer aux jeux étaient aussi une façon de montrer que les Juifs étaient vivants et qu’Hitler n’avait pas gagné.
Vous pouvez voir ou revoir cette conférence en intégralité :
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