Samedi 15 juillet, à Stockholm, un homme avait prévu de brûler une Torah et une Bible devant l’Ambassade d’Israël. Il a finalement renoncé à son projet. Que se passe t-il en Suède ?
Il y a quelques jours, Ahmad A., un Musulman de 32 ans résidant à Stockholm prétendait vouloir brûler une Torah et une Bible, le samedi 15 juillet 2023, devant l'Ambassade israélienne. Il a finalement renoncé à son projet, expliquant que son intention était en réalité de dénoncer ceux qui brûlent les livres sacrés en Suède.
Son sombre projet faisait écho à un triste épisode au cours duquel un Coran avait été brûlé devant une Mosquée par un homme d'origine irakienne qui disait vouloir « exprimer son opinion sur le Coran » et demandait l'interdiction du livre saint en Suède.
Ces autodafés ont été décrits comme « autorisés » par le Gouvernement suédois. En réalité, explique Aron Verständig, Président du Conseil des communautés juives de Suède, « le Gouvernement a autorisé les rassemblements publics demandés par les auteurs de ces méfaits, pas les autodafés en eux-même ». Cette nuance législative a son importance.
« En Suède, nous avons une loi qui garantit la liberté d'expression et le droit au blasphème, mais également une loi qui interdit l'incitation à la haine. Et le gouvernement a parfois du mal à se positionner entre ces deux textes législatifs » rappelle Aron Verständig.
Le Premier ministre suédois a d'ailleurs réuni les représentants des cultes et des communautés religieuses de Suède afin de les consulter au regard de ces récents autodafés.
This provocative and hateful act has no place in civil society, and we join the Official Council of Swedish Jewish Communities in condemning it.
The burning of our sacred texts ostracizes and hurts the Swedish Jewish community as well all those who value pluralism and… https://t.co/gk8PlnqbNY
— World Jewish Congress (@WorldJewishCong) July 14, 2023
En Suède, on compte aujourd'hui environ 25 000 Juifs, principalement installés à Stockholm. Aron Verständig explique que, malgré ce qui a pu être véhiculé ces derniers jours, les Juifs de Suède se sentent bien, et ne vivent pas sous la menace permanente d'un antisémitisme du quotidien.
Il insiste aussi sur les excellentes relations que la communauté juive suédoise entretient avec la communauté musulmane. « Quand le Coran a été brûlé, nous avons immédiatement témoigné notre entière solidarité avec les Musulmans de Suède. Ils ont fait la même chose pour nous ces derniers jours et ont vivement dénoncé le projet d'autodafé de la Torah » précise t-il.
L'abbatage religieux est interdit en Suède depuis 1938 et cela n'est pas près de changer. « Même si la communauté juive suédoise demandait un examen de cette loi pour la modifier, nous n'aurions aucune chance qu'elle le soit. Aucun parti politique n'est aujourd'hui en faveur de la réhabilitation de la Schita. »
Si l'antisémitisme du quotidien n'est pas nécessairement ressenti en Suède, la montée de l'extrême droite inquiète la communauté. Lors des dernières éléctions, les Démocrates de Suède, le parti nationaliste d'extrême droite est arrivé deuxième et a récolté 20 % des suffrages.
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