C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris le décès d’Elie Buzyn, âgé de 93 ans, à Paris, le 23 mai 2022. Déporté à l’âge de 15 ans, seul survivant de sa famille, il était un témoin inlassable et digne. Francis Kalifat adresse, en son nom et au nom du Crif, ses plus sincères condoléances à sa femme Etty, à ses enfants et à ses proches.
Le mot du Président du Crif :
immense témoin de la Shoah et Infatigable combattant de la mémoire Élie Buzyn, nous a quitté.Jusqu’au bout il a porté la parole des victimes de la barbarie nazie.Son décès me plonge dans une profonde tristesse. Sa mémoire nous oblige. @Fondation_Shoah @Le_CRIF @Shoah_Memorial
— Francis Kalifat (@FrancisKalifat) May 23, 2022
"Dans les camps, nos survies ont toujours été liées à un hasard, à une parole, à un petit moment".
Elie Buzyn est né à Lodz le 7 janvier 1929.
En 1940, il est interné avec sa famille dans le ghetto juif de Lodz en Pologne. Encore jeune garçon, il fête sa Bar-mitsva dans le ghetto avec ses parents et sa sœur.
Son frère Avram, 21 ans, est fusillé en mars 1940 devant ses yeux par des nazis. Au cours des récents échanges que nous avons eu avec Elie et sa famille, celui-ci nous a fait parvenir le souhait de rendre hommage à son frère Avram. Aujourd'hui, nous pensons à eux, désormais réunis.
Elie Buzyn est déporté à Auschwitz-Birkenau à l'âge de 15 ans. À son arrivée au camp, grâce aux conseils d’autres déportés, il dit aux SS en avoir 17. Cela lui sauve la vie. Elie est selectionné pour le travail forcé. Ses parents sont assassinés à Auschwitz. Sa soeur ne survit pas à l'enfer du camp.
À Birkenau, Elie tombe gravement malade. Il a le typhus.
"Dans les hôpitaux à Auschwitz, les médecins nazis ‘n'exerçent’ pas dans les blocks où les patients déportés étaient contagieux et infectieux par peur d’être contaminés". Elie a la chance d’être soigné par un médecin témoin de Jehova. Car dans les autres ‘hôpitaux’, ceux où les médecins nazis ‘exercent’, le taux de mortalité s’élève à 90%. Ils n’apportent aucun soin mais font des expériences sur les déportés.
En janvier 1945, Elie subit la Marche de la mort, en direction du camp de Buchenwald.
À l'arrivée, il a de graves problèmes aux pieds, gelés par le froid et menacés par la gangrène. À l'infirmerie, on lui annonce qu'il faut l'amputer des deux pieds pour empêcher le développement de la gangrène.
C’est grâce à un déporté, qui lui conseille de plonger ses pieds dans un seau d’eau glacé quelques secondes avant de rapidement les plonger dans un autre seau rempli d’eau bouillante, qu’il s’en sort. "Dans les camps, nos survies ont toujours été liées à un hasard, à une parole, à un petit moment". Une épreuve déterminante puisqu’il est devenu chirurgien orthopédique.
Orphelin, Elie reste au camp de Buchenwald jusqu’en avril 1945. Il fait partie des 426 enfants de Buchenwald accueillis en France par l’œuvre de Secours aux enfants (OSE). C'est par ce biais qu'il rencontre Armand Bulwa, un ami cher qu'il n'a plus jamais quitté.
Il a fallu du temps à Elie, près d'un demi-siècle, pour commencer à témoigner et devenir cette grande figure de la mémoire de la Shoah.
"Après les camps, ce que nous voulions, c'était de rentrer dans la vie. Et ça voulait dire ne pas parler de la déportation".
Inlassable et digne témoin, il est devenu un des porte-parole de la mémoire de la Shoah.
Jusqu'au bout, il a porté la mémoire de sa famille : de ses parents et de sa sœur, qui sont morts à Auschwitz-Birkenau, et de son frère Avram, assassiné dans le ghetto de Lodz. Pour que le monde sache et qu'on ne les oublie pas.
Témoignage d'Elie Buzyn
En 2019, Elie Buzyn a publié son témoignage : J'avais 15 ans : Vivre, survivre, revivre – Éditions Alisio (2019)
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