Le 22 février, nous commémorions le 80ème anniversaire de la mort de Stefan Zweig. Écrivain, dramaturge, journaliste et biographe autrichien, issu d’une famille juive, il apparait comme le témoin des bouleversements de son temps, notamment lors de l’arrivée d’Hitler au pouvoir.
Né le 24 novembre 1881 à Vienne dans une famille de riches industriels juifs non pratiquants, Stefan Zweig aura été le témoin en 60 ans d’existence de deux guerres mondiales et des totalitarismes du XXe siècle : le fascisme, le national socialisme et le bolchévisme. Il sera riche et respecté mais devra fuir l'Autriche comme un paria parce que juif.
La montée du nazisme, l’arrivée au pouvoir d’Hitler en 1933 chamboule la vie de l’écrivain. Ses livres sont brulés lors d’autodafés à Berlin. En tant que Juif, la menace est quotidienne.
Après une perquisition, il s’enfuit à Londres en février 1934.
En 1938, l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne a pour conséquence que Zweig perd sa nationalité autrichenne. Il publie son unique roman achevé La pitié dangereuse, et adopte la nationalité britannique en 1940. Il se remarie également avec Lotte Altmann, sa secrétaire. La progression de l'armée allemande vers l'ouest le pousse à traverser l'Atlantique et à se réfugier aux Etats-Unis.
Les Américains ne sont pas nécessairement accueillants envers les exilés allemands, Stefan Zweig part s'installer au Brésil à Petropolis en 1941 et se lance dans son autobiographie Le monde d'hier. Souvenirs d'un Européen où il fait le portrait de l'Europe d'avant 1914.
Le 22 février 1942, Stefan Zweig envoie son manuscrit achevé avec une lettre d'adieu à son éditeur et se suicide avec son épouse à l'aide de barbituriques.
"Avant de quitter la vie de ma propre volonté et avec ma lucidité, j’éprouve le besoin de remplir un dernier devoir : adresser de profonds remerciements au Brésil, ce merveilleux pays qui m’a procuré, ainsi qu’à mon travail, un repos si amical et si hospitalier. De jour en jour, j’ai appris à l’aimer davantage et nulle part ailleurs je n’aurais préféré édifier une nouvelle existence, maintenant que le monde de mon langage a disparu pour moi et que ma patrie spirituelle, l’Europe, s’est détruite elle-même.
Mais à soixante ans passés il faudrait avoir des forces particulières pour recommencer sa vie de fond en comble. Et les miennes sont épuisées par les longues années d’errance. Aussi, je pense qu’il vaut mieux mettre fin à temps, et la tête haute, à une existence où le travail intellectuel a toujours été la joie la plus pure et la liberté individuelle le bien suprême de ce monde.
Je salue tous mes amis. Puissent-ils voir encore l’aurore après la longue nuit ! Moi je suis trop impatient, je pars avant eux."
Source : RTBF
Pour en savoir plus sur la vie et le parcours de cet homme, découvrez les podcasts de France Culture
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