Il y a 2 ans, le 16 octobre 2020, l’enseignant est assassiné à Conflans-Sainte- Honorine. Ce coup (mortel) est également porté contre l’École républicaine attachée à la transmission de valeurs qui fondent la cohésion nationale.
La mémoire de Samuel Paty nous oblige à la victoire du courage sur la lâcheté.
De la lucidité sur l'aveuglement.
De la dignité sur la compromission.
De la clarté sur la confusion.C'est à ce prix seulement que seront vaincus islamisme et obscurantisme.#SamuelPaty pic.twitter.com/UpCuRReNIr
— Yonathan Arfi (@Yonathan_Arfi) October 16, 2022
Par Marc Knobel
À l’occasion d’un enseignement moral et civique, Samuel Paty voulait provoquer une discussion et un débat critique afin de permettre à ses élèves de comprendre et de mettre en perspective les valeurs qui régissent notre société démocratique, dont la liberté de la presse et la laïcité.
Les difficultés à enseigner
En écho à l’assassinat de Samuel Paty -le terroriste islamiste avait été repéré sur les réseaux sociaux suite aux indignations d’un parent d’élève et d’associations islamiques appelant à son renvoi- 13% des enseignants disent avoir déjà fait l’objet d’insultes ou de propos calomnieux sur Internet au cours de leur carrière, notamment sur les réseaux sociaux.
Il faut rappeler les résultats d'une enquête sur les enseignants, menée conjointement par l'Observatoire de l'éducation de la Fondation Jean Jaurès avec l'IFOP, en février 2021 (1).
- 49% des enseignants interrogés affirment s’être déjà auto-censurés dans leur enseignement des questions religieuses durant leur carrière afin de ne pas provoquer de possibles incidents dans leur classe, soit 13 points supplémentaires depuis 2018;
- En ce qui concerne les incidents liés à la contestation du principe de laïcité, 40% des professeurs avouent avoir connu des incidents en matière de questions de restauration scolaire, une augmentation de 5 points depuis 2018;
- Plus de la majorité des enseignants disent avoir déjà observé de la part d’élèves au moins une fois, une forme de contestation au nom de la religion dans sa classe, dans des matières aussi diverses que l’éducation physique et sportive (27%), lors d’enseignements abordant la laïcité (26%) ou encore lors de cours d’éducation à la sexualité ou dédiés à l’égalité filles-garçons ou aux stéréotypes de genre (25%);
- Ces contestations des enseignements scolaires augmentent de 7 points depuis 2018, passant le cap des 50% de professeurs concernés (53%) (Iannis Roder pour la Fondation Jean Jaurès, 6 janvier 2021).
Des menaces constantes ?
C’est ainsi qu’une fois de plus, la France fut atteinte en son cœur, en son corps, en son âme. Ce sont toujours des moments éprouvants lorsque l’on vise ainsi des enseignants, ces vigies de la République, les maîtres engagés et dévoués.
Mais alors ? L’hydre (le mal) islamiste pourrait s’insinuer ainsi dans nos vies ?
Mais alors ? L’hydre islamiste pourrait menacer nos vies ?
Mais alors ? L’hydre islamiste pourrait ainsi continuer de provoquer la mort ?
La lutte contre l’obscurantisme fondamentaliste doit être implacable.
Céder ? C’est se suicider.
Céder ? Ce serait mettre à mort ce qui fait ce que nous sommes, un pays attaché à nos libertés fondamentales et à la laïcité.
Et, si nous devons lutter contre celles et ceux qui veulent imposer leur conception du monde, il faut cependant rappeler les fondamentaux.
En ces temps incertains et face à l’instrumentalisation de ces problématiques complexes par l’extrême-droite, lutter contre l’islamisme, ce n’est pas lutter contre les musulmans de France, ce n’est pas marginaliser toute une population et la désigner du doigt. Au final, en faire les boucs-émissaires de tous nos maux. Les islamistes s’attaquent aussi aux musulmans. Pratiquement toutes les semaines, des attentats sont perpétrés dans les pays arabo-musulmans et tuent indifféremment chiites, sunnites, femmes, hommes, enfants, personnes âgées…
S’attaquer à l’islamisme, c’est donc s’attaquer à une idéologie perverse qui asservie le cœur des hommes, qui instrumentalise à des fins politiques et à la seule fin d’une conquête de notre monde.
Disons-le ici, Samuel Paty fut l’honneur de la France.
Un enseignant qui voulait expliquer des choses complexes, faire discerner/apprendre/lire/comprendre, faire en sorte que ses élèves considèrent le monde qui les entoure et la France telle qu’elle est et non pas telle que d’autres (les islamistes) voudraient qu’elle soit.
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