Il y a peut-être 1, 5, 10 ans ou encore un siècle tout juste, se produisait un événement marquant. Dans cette nouvelle rubrique intitulée « Ça s’est passé aujourd’hui », à l’image d’un éphéméride, le Crif revient sur quelques événements majeurs de l’Histoire date par date.
4 juin 1969 : Premières réactions face à la Rumeurs d'Orléans
Il y a 51 ans, en juin 1969, une invraisemblable rumeur se propageait à Orléans. Des commerçants juifs du centre-ville étaient accusés d'organiser une traite des blanches, en droguant des femmes dans des cabines d'essayage…
En quelques semaines, la rumeur se diffuse et prend une ampleur incroyable. Sujet de discussion dans les cours de récré des lycées de jeunes filles, on en parle désormais dans les cercles familiaux, les cafés, les usines. Les magasins juifs sont désertés et ceux-ci découvrent avec stupeur pourquoi.
Six boutiques sont nommément incriminées. Toutes ont à leurs têtes des commerçants "relativement jeunes, modernes, dans le vent" et, surtout juifs.
Le mercredi 4 juin, débute la contre-offensive. La fédération départementale de la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme adopte une motion d'indignation et porte plainte contre X pour diffamation raciste. Les membres de la Ligue s'offusquent notamment que des professeurs soient intervenus auprès de leurs élèves pour les dissuader de se rendre dans les magasins mis en cause.
Toujours début juin, des articles sortent dans de nombreux journaux nationaux pour démonter la rumeur. Le Crif, de son côté, saisit le préfet.
Eliane Klein, déléguée régionale du Crif Région Centre est originaire d'Orléans. En 1969, à l'époque où la rumeur d'Orléans se propage, elle est professeure d'anglais au lycée. A notre demande, elle set remémore et relate les événements de la rumeur d'Orléans vu de l'intérieur dans un témoignage personnel.
"Au début du mois de juin 1969, j'ai appris par un appel téléphonique l'existence d'une rumeur dans ma ville, Orléans, accusant certains (jeunes) commerçants d'une « traite des blanches ».
Ma première réaction fut de rire d'une telle absurdité, mais ayant également appris le nom des boutiques concernées, j'ai aussitôt compris que l'on était face à de l'antisémitisme, d'autant plus que parmi la huitaine de noms, figurait celui d'un commerçant non juif, mais dont le nom pouvait évoquer un patronyme juif.
J'étais professeur à l'époque, j’ai donc fait part à une collègue de ma stupéfaction devant l'absurdité de cette rumeur.
Sa réponse : « Pourquoi je te croirais toi ! »"
Pour lire l'intégralité de son témoignage, cliquez ici.
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