Il y a peut-être 1, 5, 10 ans ou encore un siècle tout juste, se produisait un événement marquant. Dans cette nouvelle rubrique intitulée « Ça s’est passé aujourd’hui », à l’image d’un éphéméride, le Crif revient sur quelques événements majeurs de l’Histoire date par date.
Le 30 janvier 1933, Adolf Hitler est nommé Chancelier du Reich (un poste équivalent à celui de Premier ministre) par le président Paul von Hindenburg. Il demande à Hitler (43 ans), chef ou Führer du parti national-socialiste allemand (NSDAP), de former le nouveau gouvernement allemand. C'est l'aboutissement inattendu d’une période chaotique en Allemagne.
Tout bascule avec le krach de Wall Street, en octobre 1929. L'Allemagne est rapidement frappée par le chômage. 5 millions de chômeurs dès 1930. Aux élections de septembre 1930, le désenchantement favorise les partis extrémistes. Le parti nazi, qui n'avait recueilli que 2,6% des voix en 1928 avec 12 députés seulement, recueille cette fois 18,3% des voix, avec 102 députés.
Avec quelques autres sommités du monde économique, le docteur Hjalmar Schacht, ancien président de la Reichsbank, demande par lettre à Hindenburg de nommer à la chancellerie le « chef du groupe national le plus nombreux », autrement dit Hitler. Il y voit le moyen de détourner les masses populaires des communistes et de les rallier à la République de Weimar. Les dirigeants allemands espèrent qu'Hitler saura s'opposer à la menace d'une prise de pouvoir bolchévique, rétablir l'autorité de l'État et agir en personne responsable. Hjalmar Schacht organise une rencontre entre le chancelier Franz von Papen et Adolf Hitler le 4 janvier 1933.
À la suite de celle-ci, von Papen soutient la nomination de Hitler comme chancelier sous réserve que lui-même soit vice-chancelier et qu'il n'y ait que deux autres nazis au gouvernement. Ce seront Wilhelm Frick, ministre de l'Intérieur du Reich, et Hermann Göring, ministre sans portefeuille. Von Papen et les conservateurs espèrent se servir du Führer nazi pour enrayer la menace communiste. Pleins d'illusions, ils croient pouvoir le garder en main.
Le nouveau chancelier constitue de la façon la plus légale un gouvernement largement ouvert aux représentants de la droite classique. Il ne compte que trois nazis, Hitler compris. Von Papen est lui-même vice-chancelier. Faute de majorité absolue au Parlement, Hitler paraît loin de pouvoir gouverner à son aise. Personne ne prend au sérieux ses discours racistes. Beaucoup d'Allemands pensent par contre qu'il peut redresser le pays en proie à la crise économique.
Avec une rapidité foudroyante et par des moyens tout à fait illégaux, Hitler va asseoir sa dictature en dépit de la faible représentation de son parti au gouvernement et au Reichstag.
Dès le lendemain de son investiture à la Chancellerie, Hitler dissout le Reichstag et prépare de nouvelles élections pour le 5 mars 1933. Dans le même temps, il trace ce que son chef de la propagande, Josef Goebbels, appelle « les grandes lignes de la lutte armée contre la terreur rouge ».
Les miliciens de son parti, les Sections d'Assaut (SA), terrorisent l'opposition en guise de campagne électorale (ils commettent pour le moins 51 assassinats). Hermann Goering, ministre de l'Intérieur du principal État allemand, la Prusse, et il en profite pour manipuler la police, révoquer les fonctionnaires hostiles, placer des nazis aux postes essentiels…
Après l'incendie du Reichstag et les élections législatives du 5 mars 1933, la terreur s'installe. À la mort du président Paul von Hindenburg en août 1934, Hitler devient le maître absolu du pays en réunissant les fonctions de président et de chancelier.
C'est le début du IIIème Reich.
Source : Herodote
Pour en savoir plus :
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Il y a 85 ans, Hitler devenait le nouveau maître de l'Allemagne, article accompagné de celui paru dans Le Figaro du 31 janvier 1933
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