Hier, lundi 25 novembre, Israël a expulsé Omar Shakir, représentant d’Human Rights Watch en Israël et dans les territoires palestiniens, en vertu de la loi interdisant l’entrée sur son territoire à des étrangers accusés de soutenir la campagne BDS (boycott, désinvestissement, sanctions) à l’encontre de l’État hébreu.
Qui est Omar Shakir ?
Omar Shakir (Compte Twitter d'Omar Shakir) est le directeur de l’antenne israélienne de l’ONG Human Rights Watch depuis 2016. Suite à la décision de la cour suprême d’Israël, le 5 novembre, de ne pas renouveler le visa d’Omar Shakir, il avait depuis cette date 20 jours pour quitter le pays.
Pourquoi a-t-il été expulsé ?
Depuis 2017, Israël se réserve le droit d’interdire l’accès à son territoire aux activistes du mouvement BDS, et à tous ceux qui appellent au boycott de l’Etat d’Israël.
Shakir prônait ouvertement le boycott avant de commencer à travailler pour HRW… et selon le ministre des affaires stratégiques, Gilad Erdan, n’a pas cessé depuis. Le mouvement BDS va bien au-delà du boycott « pour les droits des palestiniens ». Le mouvement a en effet pour habitude de nier le droit d’Israël à exister. Il est considéré comme antisémite par de plus en plus de pays.
Par ailleurs, un rapport sorti l’an dernier établit des liens entre le mouvement BDS et des organisations terroristes (nous vous en parlions ici : StopBoycott/Terrorists in Suits : La campagne anti-BDS qui démasque les terroristes).
Pourquoi cela fait autant de bruit ?
Depuis que la loi a été promulguée en 2017, quelques activistes se sont vu interdire l’entrée en Israël… mais c’est la première fois que la loi est appliquée pour expulser un résident.
Quels sont les éléments qui prouvent qu’Omar Shakir est toujours affilié au BDS ?
Entre Shakir et le BDS, c’est une longue histoire.
Lors de son parcours académique, à Stanford, l’étudiant Omar Shakir avait déjà monté une association prônant le boycott d’Israël. Il a notamment été à l’origine d’une pétition visant à décourager une délégation de musulmans de visiter Israël.
Ces activités ne suffisent pas pour justifier l’expulsion de Shakir, l’important étant de prouver son engagement auprès des boycotteurs après sa nomination comme directeur local d’HRW.
Il a notamment appuyé le boycott d’Airbnb qui a songé un instant se retirer des territoires disputés (pour finalement faire marche arrière).
Disappointing @Airbnb decision reverses their stance to fully respect rights. Donating profits from unlawful settlement listings does nothing to remedy 'human suffering' they've acknowledged causing. By continuing to do business in settlements, they remain complicit in abuses. pic.twitter.com/0qAqgk5h7a
— Omar Shakir (@OmarSShakir) 9 avril 2019
Hosts in settlements cant by law rent to local Palestinians- only case in world @hrw found where @Airbnb hosts have no choice but to discriminate against guests based on natl/ethnic origin. Airbnb's promise that you can 'belong anywhere' evidently doesnt apply to Palestinians 2/2 pic.twitter.com/hwgzkWtbH7
— Omar Shakir (@OmarSShakir) 10 avril 2019
Par ailleurs, Shakir, au plus fort des émeutes à la frontière avec Gaza a réclamé une « liste » d’entreprises commerçant dans les territoires disputés.
Today at Human Rights Council, @hrw called for holding to account those who ordered Gaza killings, supporting UN database of settlement businesses, reversing plans to demolish Khan alAhmar & resisting Israeli efforts to block scrutiny of its rights record https://t.co/a4eo9dpRN1 pic.twitter.com/oX8YOFVZ0V
— Omar Shakir (@OmarSShakir) 2 juillet 2018
Selon la loi israélienne, tout militant qui soutient les actions du mouvement BDS peuvent être interdits de territoire.
Quelles conséquences pour HRW ?
On a lu ici et là des déclarations grandiloquentes de Shakir, qui a notamment dit « ce sera comme l'Iran, la Corée du Nord et l'Egypte qui bloquent l'accès des représentants de HRW ». Or, Israël s’est déjà exprimé sur le sujet et a fait savoir que l’association HRW est toujours la bienvenue en Israël… à condition de respecter la loi du pays.
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