Le 18 juin, la commission pour les relations avec les musulmans a reçu deux invités : l’Aumônier national musulman des prisons, M. Moulay El Hassan El Aaloui Talibi, et l’Aumônier général israélite des prisons, le rabbin Alain Senior, pour une « conférence à deux voix » sur le thème « Univers carcéral, espace de conflit ou de dialogue ? ».
Le Rabbin Alain Senior est l’Aumônier général israélite des prisons : à ce titre, il couvre l’ensemble des services proposés aux détenus juifs sur l’ensemble de la France. Rabbin de Créteil, il est lui-même engagé pour le dialogue interreligieux dans cette ville, dialogue encouragé par le maire de cette ville de la banlieue parisienne. L’aumônerie dépend du Consistoire. Les rabbins des différentes communautés interviennent, mais l’action est plus difficile pour les détenus placés dans des établissements éloignés des centres de la vie juive, ce qui impose des déplacements. Le Rabbin Senior décrit sa mission comme à la fois humanitaire et spirituelle. Les détenus juifs sont dans leur écrasante majorité des hommes, les condamnations couvrant une grande variété de délits, avec un plus fort pourcentage de « délinquance en col blanc ». Dans tous les cas, leurs familles sont fragilisées, et leur soutien fait partie de la mission de l’aumônerie. En prison, la protection des détenus contre des prisonniers potentiellement violents est prise en compte par les directeurs d’établissements, avec lesquels le relations sont excellentes. Par ailleurs, l’aumônerie veille à ce qu’un « minyan » soit possible pour les grandes fêtes, les détenus ayant maintenant la possibilité de manger casher, ce qui correspond à une forte demande.
M. Moulay El Hassan El Aaloui Talibi est l’Aumônier national musulman des prisons. L’aumônerie musulmane comprend 250 personnes, ce qui est notoirement insuffisant au vu du pourcentage de détenus. Trois aumôneries régionales et des équipes mobiles doivent couvrir l’ensemble du territoire, y compris les établissements où se trouvent les quartiers de haute sécurité et où sont logés, en particulier, les détenus pour fait de terrorisme (environ 3.000). Cinq quartiers existent ainsi pour « les personnes irrécupérables ». Il intervient lui-même au contact des détenus à perpétuité, à l’isolement et avec qui il est indispensable de communiquer, sinon ils ne sortiront pas du cycle de la violence. M. El Aaloui Talibi a aussi insisté sur les détenus vulnérables, pour lesquelles il faut prévoir, en plus des aumôniers, des psychologues et parfois même des psychiatres. Pour lui également, il est indispensable de travailler en amont de la sortie de prison, pour la réinsertion professionnelle.
Les deux responsables d’Aumôneries partagent la conviction que la prison n’est pas un espace de conflit interconfessionnel. Les tensions concernent naturellement la population musulmane, beaucoup plus nombreuse et pour laquelle les aumôniers n’ont qu’une autorité morale. Les deux, enfin, ont souligné la précarité du statut social des aumôniers, qui n’ont que des indemnités et pas de couverture sociale.
Une assistance nombreuse a écouté cette double présentation, qui a été suivie d’un débat. Le directeur du Crif, Robert Ejnes, était également présent.
Jean Corcos, Président délégué de la commission
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