Ces dernières semaines dans certaines belles communes de France, ont fleuri non les belles tulipes rouges, jaunes ou blanches du printemps ou les bouquets de muguet. Mais aussi des croix gammées tracées sur des murs, tracées sur des tombes, tracées le long des autoroutes, tracées sur des portes, tracées sur les permanences de certains élus, sur des lieux de culte.
Marc Knobel, Directeur des Études du Crif
Nous avons vu ici ou là, des inscriptions racistes ou antisémites, des dessins scabreux, des mots orduriers, des phrases assassines. Tous les mots des maux qui ravagent les esprits tordus, les petits, les médiocres, ceux et celles qui veulent agresser, insulter, diffamer, ravager, salir, et faire mal.
Sur une photo vue sur la page du Blog de Boulogne, on voit un bac à sable pour enfants dans un jardin public. Une croix gammée y a été tracée. Elle couvre tout le bac à sable.
J’ai regardé cette photographie avec dégoût.
J'ai lu avec attention les commentaires sur la page Facebook du blog. Comment cela est-il possible ? Qui a pu faire cela ? Pourquoi ? Des enfants auraient-ils pu tracer cette croix gammée ? Par goût de la provocation ? Mais, qu’ont-ils dont dans la tête ? Faut-il la montrer ? Y attacher de l’importance ? Pourtant, il y a des caméras dans la ville, personne n’a rien vu ?
Le débat est intéressant, l’émotion est palpable, l’incompréhension aussi.
Au-delà, de cet exemple si particulier, il me semble que ces profanations en disent long sur l’état d’émiettement dans notre société, sur la perdition, sur la bêtise. Ces profanations en disent long sur l’ignorance, l’inculture, la médiocrité et la vulgarité. A l’époque des réseaux sociaux, il est presque interdit d’interdire, beaucoup veulent y aller de leur petite vengeance personnelle. La violence est quotidienne. Des messages de haine, que nous lisons ici ou là, sur les réseaux, par ces mains lâches et anonymes, nous voyons-là le début d’une fin. Plus de respect, plus de compassion, plus de passion, plus d’amour, plus de fraternité.
Mais les mots qui blessent veulent aussi dire autre chose. Les mots tracés ici ou là sont la première expression, le petit tic-tac qui autorise ou encourage le geste. La profanation n’est pas qu’une inscription sur un mur, elle annonce une autre violence, d’une violence qui est dé tabouisée, encouragée par quelques marchands de haine et petits misérables.
Des gens pensent que cela n’a pas d’importance, qu’il faut taire, ne rien dire. Ils se trompent. Tout commence par un mot, une phrase qui fait mouche, un geste anodin, des mots, des gestes pour rigoler … avant de faire mal. Des mots sont des coups assénés. Ils peuvent blesser et tuer.
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