« Et 1, et 2, et IIIe Reich ! Et 4, et 5 et 6 millions ! Et 7 et 8 et prouvez-le ! » Le week-end du 30 mars, lors d’un tournoi sportif, des élèves de Sciences Po Strasbourg ont proféré des chants négationnistes, mais aussi sexistes et racistes.
Par Marc Knobel, Directeur des Etudes au Crif
Les Dernières Nouvelles d’Alsace du 17 avril racontent que plusieurs étudiants à Sciences Po Strasbourg en ont été témoins, à différents moments du week-end. « Ce n’était pas du matin au soir mais oui il y a eu des chants négationnistes, oui il y a eu des chants racistes, et ce n’était pas le fait de trois personnes. C’est lancé par quelqu’un et repris collectivement », raconte un étudiant de deuxième année qui, comme d’autres, met ces débordements sur le compte d’un « effet de groupe ».
Le directeur de l’Institut d’Etudes Politiques (IEP) strasbourgeois en a été « officiellement » averti. Gabriel Eckert a alors envoyé une lettre à ses étudiants dans la soirée du 11 avril, dans laquelle il condamne des « comportements (…) profondément inadmissibles. » Il dit s’engager à identifier et à punir les responsables « par la saisine du Conseil de discipline de l’Université, voire des juridictions pénales compétentes », selon Rue 89, édition de Strasbourg (16 avril 2019)..
Dans un courrier qu’il adresse au directeur de l’IEP, le délégué du Crif Alsace Pierre Haas, estime qu’une réaction éventuelle doit se tourner peut-être vers quelque chose de plus pédagogique pour le groupe de suiveur. A cet effet, Pierre Haas rappelle que le Crif Alsace organise chaque année une lecture publique des noms des victimes juives d'Alsace de la barbarie nazie à Strasbourg, la cérémonie d'ouverture de la journée, prévue cette année le 5 mai. Cette cérémonie donne justement lieu à des allocutions des représentants des collectivités locales « et institutions juives qu'ils seraient peut-être utiles d'entendre par vos étudiants ? »
Nous le voyons encore avec cet exemple, l'enseignement supérieur n'échappe pas au fléau de l'antisémitisme et ces derniers mois, plusieurs événements inquiétants avaient mis en émoi le monde universitaire. Début mars 2019, dix présidents d'universités du Grand Est et des Hauts-de-France avaient cosigné un texte fort sur « l'antisémitisme [qui] s'insinue sournoisement dans nos espaces publics et défigure ainsi notre démocratie soumise à des tensions inquiétantes. »
Francis Kalifat, président du Crif, demande de « sortir de l’incantation, pour mettre en place de véritables mesures ». « Il faut annoncer des actes forts et nous réclamons à cet égard une très grande fermeté. L’antisémitisme n’a pas sa place à l’université. »
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Hier, mercredi 17 avril, Francis Kalifat a adressé un courrier à Madame Frédérique Vidal, Ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, afin d'attirer son attention sur la gravité des faits qui se jouent dans l'espace des Universités.
Le Président du Crif a notamment souligné que des mesures rapidement efficaces devaient être mises en place : "Si dans le domaine de la prévention, l'action est au long cours, il nous faut aujourd'hui impulser une dynamique nouvelle afin que l'université de devienne pas le lieu où se développent le racisme, l'antisémitisme et le négationnisme, en toute impunité."
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