Cette semaine, Haïm Korsia, grand rabbin de France a remis les insignes d’officier dans l’ordre national du Mérite au peintre Walter Spitzer. Michaël de Saint-Chéron nous fait le récit de la cérémonie.
Par Michaël de Saint-Chéron
Hier lundi 8 avril, Haïm Korsia, grand rabbin de France remettait au peintre Walter Spitzer les insignes d’officier dans l’ordre national du Mérite au Mémorial de la Shoah, dans un discours plein d’affection, de profondeur, d’humour, qualités qui caractérisent aussi bien le récipiendaire que celui qui le décorait.
Né en 1927 à Cieszyn, en Pologne, Walter Spitzer, survivant de trois camps de concentration, fut libéré de Buchenwald par l’armée américaine. Dans son livre Sauvé par le dessin (préfacé par Elie Wiesel), il raconte son histoire stupéfiante. La résistance intérieure du camp décida de sauver le jeune garçon juif de la mort planifiée. Walter Spitzer doit promettre de témoigner plus tard par son talent de dessinateur, de se faire en quelque sorte le "photographe" des victimes… Ce serment, le peintre ne l'a jamais oublié.
Contemporain de Chagall, Braque, Giacometti, Nicolas de Stael, Picasso, Soulages, Spitzer a construit son œuvre dans la plus grande discrétion, loin du monde médiatique, lorsqu’ en 1993, il remporta le concours national pour construire le monument à la mémoire des Martyrs juifs du Vel d’Hiv, en collaboration avec l’architecte Mario Azaguri, qui fut inauguré le 17 juillet 1994 par le Président François Mitterrand et Jacques Chirac, maire de Paris. Il était enfin sous les feux des projecteurs.
Auteur d’une œuvre de peintre et sculpteur fort riche, Spitzer illustra aussi dans les années 1960, les grands romans de Malraux, Sartre, Kessel, Montherlant, pour l’Imprimerie Nationale. Sa discrétion, encore une fois, fit qu’il ne rencontra ni Sartre, ni Malraux, ni Montherlant. Seul Kessel le connut et admira son art.
Des décennies plus tard, devant le silence dont son œuvre et son nom furent l’objet lors de son quatre-vingt-dixième anniversaire, il nous a paru que c’était là une injustice qu’il fallait réparer. Jack Lang demanda alors au président Emmanuel Macron que la République honora Walter, qui avait été fait chevalier de la Légion d’honneur le 31 décembre 2006.
Déjà le Mémorial de la Shoah lui avait rendu hommage, grâce à Livia Parnès, le dimanche 15 juillet 2018. Il est heureux que Haïm Korsia et tous ses amis aient pu entourer au Mémorial l’homme et l’artiste Walter Spitzer, dontl’œuvre restera un témoignage important de la tragédie de la Shoah mais aussi de la Bible et de certains de nos grands écrivains du XXe siècle.
Tableau de l'illustration : "L'aubade pour l'enfant", Walter Spitzer
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