Le 21 novembre dernier, la commission pour les relations avec les Musulmans a reçu Monsieur Nasser Ramdane Ferradj.
Militant associatif, cet invité est le fondateur du « Collectif des musulmans progressistes et laïcs ». Ancien vice-président de SOS Racisme, il a été également maire-adjoint de Noisy-le-Sec. Engagé politiquement à gauche, il a été membre du Parti Socialiste depuis 25 ans mais l’a quitté récemment.
Nasser Ramdane Ferradj nous a d’abord raconté son parcours militant, qui a commencé par le syndicat lycéen FIDEL sous la présidence Mitterand. Il est rentré tout jeune à SOS Racisme, qui lui est tout de suite apparu en phase avec sa conception de la République et de la France. Il a évoqué, aussi, les années 80 lorsque des crimes contre des immigrés d’origine maghrébine étaient à l’époque nombreux, et ont vu un engagement juif pour les dénoncer. A l’époque, aussi, les « gens faisaient la différence entre Israël et les Juifs », et la défense des Palestiniens ne passait pas par l’antisémitisme comme aujourd’hui.
Que s’est-il passé depuis d’après notre invité ? D’une part, l’antisémitisme s’est implanté dans le pays, avec une synthèse entre des sources diverses : la propagande de Dieudonné, l’antisémitisme du prédicateur Youssef El Kardoui qui émet des fatwas pour les Musulmans européens, et les « Protocoles des Sages de Sion ». D’autre part, on a assisté à la l’émergence de l’islam politique que les responsables politiques – et en particulier la Gauche – n’ont pas voulu voir. Ainsi, il y avait eu une première « affaire de foulard » dans une école en 1989 mais à l’époque même SOS Racisme était contre une interdiction qui, imaginait-on, allait éloigner les jeunes filles de l’éducation. La Gauche n’a pas voulu voir non plus les dangers de la « ghettoïsation ». Trop d’élus ont joué sur le communautarisme, au lieu de soutenir SOS Racisme et des associations de quartier. L’accession à des postes de cadres dans les partis politiques pour les nouvelles générations de Français musulmans était difficile, et cela reste vrai aujourd’hui.
Enfin, Nasser Ramdane Ferradj a évoqué la position difficile de militants comme lui, pris aujourd’hui en étau entre une extrême-droite en pleine ascension, tenant des propos racistes (il est ainsi traité « d’islamiste »), et les islamistes qui ne le considèrent pas comme un musulman. Les médias écoutent plus volontiers les deux extrêmes, et l’époque présente est vraiment difficile : ainsi, des pseudo défenseurs de la Laïcité disent « qu’il faut lire Maurras », voire attaquent le Mémorial de la Shoah ou les institutions communautaires présentés comme « les Juifs d’en haut ».
Un débat animé a conclu cette audition très intéressante.
Jean Corcos, Président délégué de la commission
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