Communication du Ministre Bernard Cazeneuve lue par le Préfet Thierry Leleu à la synagogue de Créteil, le 26 mai 2014
« Un vent mauvais souffle sur la France et sur l’Europe. A Bruxelles, samedi dernier, quatre personnes sont tombées sous les balles au Musée Juif de cette ville. L’une des victimes était notre compatriote. Quelques heures plus tard, deux jeunes de Créteil étaient agressés à proximité de cette synagogue. Nous ne savons que trop ce que ces faits, dans leur disparité même, nous disent de la banalisation funeste de la violence.
Je veux vous dire aujourd’hui que je mesure l’inquiétude qu’éprouve votre communauté dans cette circonstance. Je veux adresser à toutes les victimes et à leurs familles un message de soutien et de compassion.
Je veux aussi vous dire que je partage le dégoût et l’horreur que doit inspirer à tout Français la violence antisémite, qui est une violence commise contre la Nation tout entière et contre les valeurs de la République. Comme le racisme, comme toute forme de discrimination fondée sur la haine d’une communauté d’origine ou de croyance, elle est la marque de la bassesse et de la stupidité. Mais cette violence est d’autant plus intolérable qu’elle renvoie aux pires heures de notre Histoire et choisit pour cibles ceux-là mêmes qui ont déjà connu le martyre de la Shoah et leurs descendants.
Je veux vous assurer que le Gouvernement prendra toutes les mesures pour prévenir cette violence insupportable et pour veiller à ce que soient durement sanctionnés les auteurs de tels actes criminels. C’est pourquoi, dès l’annonce de la fusillade de Bruxelles, j’ai prescrit aux services de police et de gendarmerie de renforcer sans délai le dispositif de sécurité entourant les bâtiments liés au culte, à l’éducation et à la culture juive. D’autres chantiers seront lancés pour lutter avec plus d’efficacité contre l’antisémitisme sur Internet. Enfin, je crois au rôle décisif de l’éducation, de l’enseignement de notre Histoire et de nos valeurs, pour triompher des réflexes de haine nés de l’ignorance et des préjugés.
Chaque samedi, à l’heure de l’office, dans toutes les synagogues de France, la même liturgie résonne dans le cœur de nos compatriotes de confession juive : « Que la France vive heureuse et prospère. Qu’elle soit forte et grande par l’union et la concorde ». L’Etat sait qu’il doit assistance et protection à tous ses citoyens. Et je veux donc, en tant que ministre de l’Intérieur, vous assurer en ce moment de trouble, de mon engagement à faire prévaloir avec vous la force de la concorde républicaine sur les ferments de la haine et de la division. »
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