La Commission d’Etudes Politiques présidée par le Professeur Raoul GHOZLAN a reçu en octobre Monsieur Marc TREVIDIC, juge d’instruction au pole anti-terroriste du Tribunal de Grande Instance de Paris, auteur de 2 ouvrages « au cœur de l’antiterrorisme (2001) et plus récemment « Terroristes : les 7 piliers de la déraison »(2013).
La réunion était centrée sur « les conséquences du conflit armé en Syrie » et « les risques de l’importation du terrorisme jihadiste en France. »
Marc Trevidic a rappelé que 200 à 300 personnes se sont engagées dans le jihad en Syrie ; parmi eux, il faut noter un certain nombre de convertis ; ils sont supposés être surveillés par la DCRI (Direction Centrale du Renseignement Intérieur)
Les jihadistes qui partent en Syrie n’ont, pour la plupart, pas eu un parcours classique.
Ils ne sont pas allés auparavant sur les terres du Jihad en Afghanistan, au Pakistan (dans les zones tribales), au Sahel, au Mali, en Mauritanie etc. Il a rappelé que ces terroristes disposaient d’une grande facilité pour aller en Syrie, en passant notamment par la Turquie. En 2002-2003, les binationaux n’avaient pas besoin de visa pour se rendre en Irak en passant par la Syrie.
Historiquement, il faut revenir à la guerre en Bosnie, la communauté internationale a attaqué, aux côtés des Bosniaques, les Serbes. Les jihadistes, qui combattaient aussi les Serbes, ont été chassés, après les accords de paix, par les autorités Bosniaques. Ils sont ensuite venus en France, après avoir échoué à créer un Etat islamique, et ont constitué le groupe de Roubaix qui a commis des attentats en France.
En Syrie, les jihadistes ont pu être déçus car ils n’ont pas pu créer d’état islamiste et ils pourraient revenir en France avec de mauvaises intentions.
Le problème qui est rencontré par les autorités françaises tient au fait qu’elles n’ont pas la capacité pour traiter 200 à 300 dossiers ; (le système est dépassé) ; elles gèrent des enquêtes rapides ; elles interpellent plus tôt qu’avant.
Elles sont confrontées à l’interprétation et aux limites de la loi sur la presse (apologie du terrorisme) qui mériterait d’être révisée.
Les indications de la garde à vue ont été élargies grâce à la loi Valls ; enfin le délai de détention provisoire en matière de presse ne dépasse pas 4 mois, ce qui pose un problème compte tenu de la durée de l’instruction.
Lorsqu’un individu est interpellé, la justice doit prouver qu’il rejoint un groupe jihadiste. Marc Trevidic souligne également le rôle de la « propagande » sur internet : Al Zarkaoui et Ansar Al Haqq.
Ils insistent sur le fait que, selon la propagande jihadiste, les Syriens sont fautifs donc punis car ils ont abandonné l’Islam, la démocratie étant réservée aux mécréants.
Pour conclure il a insisté sur le fait que des moyens supplémentaires en termes de policiers spécialisés (donc formés) avaient été mis en place.
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