Voyage de solidarité en Israël de parlementaires emmenés par le Crif du 23 au 25 juillet 2006. Le carnet de voyage de Roger Cukierman.

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Roger Cukierman revient d’Israël. Il a été accompagné par une délégation de trois parlementaires représentant les trois plus importants partis politiques français : Claude Goasguen UMP, ancien ministre, député de Paris ; Rudy Salles UDF, ancien vice président de l’Assemblée nationale, député de Nice, et président du groupe d’amitié avec Israël de l’Assemblée nationale, et David Assouline sénateur socialiste, le plus jeune du Sénat.


Dans la nuit qui suit notre arrivée, à minuit et demi, M. Gérard Araud, ambassadeur de France à Tel Aviv, m’appelle. Le ministre des Affaires étrangères Philippe Douste Blazy vient voir les victimes à Haïfa et demande que je le rejoigne à la Mairie de Haïfa ce matin à 9 heures. Je parviens à prévenir un taxi et ma délégation.
Le Maire de Haïfa Yona Yahav nous accueille et dit : « Il y a 6 ans à la Knesset je me suis battu pour qu’on quitte le Liban et vous les Européens avez promis de faire en sorte que le Nord d’Israël soit protégé. Vous n’avez pas tenu vos engagements ».
M. Douste Blazy répond : « Je suis venu à la suite du reproche fait par le Président du CRIF de ne m’intéresser qu’aux victimes libanaises. » Le Maire me fait un geste du pouce du genre Bravo. « Mais ma mission est aussi politique. Il faut appliquer la résolution 1559 de l’ONU et aussi mettre fin au calvaire de tous les civils ». Puis conférence de presse devant une masse de caméras représentant la presse internationale. Nous partons ensuite au consulat de France, pour y rencontrer avec le Ministre les résidents français de Haïfa parmi lesquels des parents du citoyen français Shalit kidnappé. Nous quittons alors la délégation ministérielle et allons en direction de la gare où huit ouvriers israéliens ont trouvé la mort, tués par un missile. En chemin la sirène retentit. Le chauffeur nous demande de quitter immédiatement la voiture, et nous nous cachons dans un étroit passage, collés contre un mur. Dans les trente secondes intervient la série d’explosions annoncée. Elle fera deux morts dont un dans sa voiture. Nous allons vers l’atelier de la gare, et les trois parlementaires et moi déposons une gerbe. Les dégâts sont terribles : Un énorme trou dans le plafond de l’atelier, un autre dans le sol, toutes les vitres des wagons brisées, des centaines de billes de plomb qui jonchent le sol. On nous appelle pour nous demander de quitter rapidement les lieux qui seraient exposés à de nouvelles explosions. La ville de Haïfa fait peur, c’est une ville morte, une ville fantôme de 350.000 habitants. Tous les commerces sont fermés, pas de voitures, pas de passants.
Nous revenons à l’hôtel à Jérusalem. Nous y retrouvons la délégation du Congrès juif européen composée de représentants de 25 pays. Le Ministre de la Défense Peretz intervient, et fait un discours très ferme : tout israélien kidnappé, soldat ou pas, c’est une déclaration de guerre. Le Hezbollah ce n’est pas le Liban, du reste le quartier du Hezbollah à Beyrouth était entouré de barrières gardées.
A 17 heures nous voyons Tsipi Livni, le ministre israélien des affaires étrangères : « La proportionnalité ne doit pas être par rapport à l’action, mais par rapport à la menace. Les gouvernements nous comprennent, pas l’opinion publique. Le cessez le feu serait une victoire du Hezbollah. J’ai parlé aux Français et je pense qu’ils partagent ce point de vue, ou en tout cas le comprennent, même s’ils s’expriment différemment. »
Nous voyons ensuite Shimon Peres, le Vice-Premier ministre : « L’Iran est le grand responsable. L’Iran cherche à détourner l’attention d’une population iranienne en grande difficulté qui est passée en 15 ans de 30 millions d’habitants à 70 Millions d’habitants. L’Iran souhaite aussi détourner l’attention des grands de ce monde de son projet nucléaire. Il finance le Hezbollah. La force du Hezbollah c’est la faiblesse des Grands. Si les puissances veulent faire le travail d’éradication du Hezbollah, il faut qu’elles soient prêtes à se battre comme au Kosovo. Or le Kosovo a fait 10.000 morts. On ne pourra juger de l’opportunité d’une force d’interposition qu’en fonction de la mission qui lui sera confiée. Une mission d’observation serait inacceptable ».
Le lendemain 24 juillet conférence du Premier ministre Ehud Olmert donnée conjointement aux délégations européennes et américaines : A nouveau, nous entendons le langage de la fermeté. « Les 10.000 terroristes du Hezbollah disposent de 15.000 missiles dont certains ont une portée de 300 km. Ils ont déjà tiré 2.000 missiles à partir de lanceurs mobiles cachés dans des bunkers. Un million d’Israéliens sont bloqués dans des abris. Nous allons débusquer les terroristes et les éradiquer un par un. Le G8 est avec nous. Même la France comprend la nécessité de la mise en œuvre de la résolution 1559. Aucun pays au monde n’accepterait que 20 % de sa population soit terrée sous la menace d’engins de mort. Nous avons été agressés. Nous n’avons pas d’autre choix que de nous défendre ».
Israël est en guerre. Tout le nord du pays est paralysé. Quant au Sud il redoute l’arrivée des missiles de longue portée fabriqués par les Iraniens. Notre message de solidarité a été vivement apprécié par nos frères israéliens.
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