Hommage à Michel Zaoui, grand défenseur des droits de l’homme

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Crédits photo : ©FRANCOIS GUILLOT / AFP
Gérard Unger
Gérard Unger

Michel Zaoui, décédé la semaine dernière à l’âge de 80 ans, a été enterré vendredi au cimetière parisien de Thiais.

Avocat talentueux et passionné, il a été un des rares à avoir participé aux trois grands procès concernant le genocide des Juifs, ceux intentés à Klaus Barbie, Paul Touvier et Maurice Papon.

Dans ce combat judiciaire contre le responsable de la déportation des Juifs de Bordeaux, il a su montrer et définir ce qu’était un crime de bureau : une signature au bas d’une liste de noms qui entraîne la mort de dizaines ou de centaines d’innocents.

Michel Zaoui a su se montrer aussi comme un avocat courageux, faisant passer la défense des principes et de la vérité avant la bienséance : c’est ainsi qu’au procès Barbie, il a interrompu la plaidoirie d’un avocat de l’accusé qui osait parler de la « nazification » de l’État d’Israël. Cela lui a valu bien des reproches, mais il lui était insupportable d’entendre de telles contrevérités.

Michel Zaoui était un grand défenseur des droits de l’homme et c’est la raison pour laquelle il a dirigé durant de nombreuses années la commission juridique de la LICRA.

C’était aussi un combattant acharné de l’antisémitisme et un pourfendeur de ceux qui refusaient d’admettre l’existence de l’État d’Israël. Il a ainsi joué un rôle clé au sein du Crif, où il a été vice président, et au Mémorial de la Shoah, dont il a été secrétaire général.

Avocat de Laurent Fabius lors du procès du sang contaminé, Michel Zaoui ne se contentait pas d’être un grand juriste. Amateur des plaisirs de la vie, cet ancien rugbyman était aussi un excellent violoniste.

Malheureusement victime d’un grave AVC il y a douze ans, il n’ a pu, malgré ses efforts et les soins prodigués, retrouver toutes ses facultés motrices.

Depuis cet accident, sa vie, pour active qu’elle a pu être, a été bouleversée et limitée.

On gardera de lui le souvenir d’un « mensch », d’un humaniste ouvert aux autres, à la paix au Proche-Orient et d’une sensibilité profonde.

Merci Michel pour ton action.

Gérard Unger, vice-président d’honneur du Crif 

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