La Fédération des communautés juives espagnoles (FCJE), affiliée du Congrés juif européen en Espagne, a écrit une lettre ouverte à la Maire de Barcelone, Ada Colau, faisant part de son inquiétude face à une campagne de boycott du jumelage de la capitale catalane avec Tel Aviv.
Le Crif exprime son indignation face à la volonté affichée de la municipalité de Barcelone de rompre ses liens avec Tel Aviv. Le Crif apporte tout son soutien à la Fédération des communauté juives espagnoles. Voici la lettre adressée à Ada Colau, Maire de Barcelone, traduite en français :
"Madame la Maire,
Au nom de la Fédération des communautés juives d’Espagne (FCJE), institution qui représente officiellement les communautés juives de tout le pays, c’est avec une grande inquiétude que je vous écris, après avoir pris connaissance de la campagne de « boycott » contre le jumelage de la ville de Barcelone et de Tel Aviv et la fin des relations avec Israël. Tout cela sous le slogan alarmant de « Barcelone avec l’apartheid, c’est NON ».
Toutes les communautés juives sont inquiètes quant à la manière dont les membres de notre communauté de Barcelone – tous barcelonais d’origine ou d’adoption – et indépendamment de leur conviction politique, vivent cette campagne ignoble.
Barcelone et Tel Aviv sont des villes ouvertes et accueillantes.
Ce sont de grandes villes, reconnues dans de nombreux domaines, à l’image des congrès high-tech qu’elles organisent.
Ce sont des villes qui attirent les investissements, les start-up et le tourisme.
Elles sont des lieux de découverte pour l’art et la culture, défenseuses des droits LGBT, et accueillantes pour tous.
Les habitants de Barcelone et de Tel Aviv ont toujours accueilli toutes les personnes sans distinction, et ne toléreraient pas un quelconque boycotte.
Par nos communautés et entités nous promouvons avec une grande fierté Barcelone et savons combien notre ville est une des destinations préférées de nos concitoyens de Tel Aviv, mais aussi de milliers de touristes qui viennent depuis l’autre côté de la Méditerranée.
J’ai du mal à comprendre comment ils pourraient désormais venir aussi nombreux alors qu’ils ne sont pas les bienvenus.
Pour cela, nous sollicitons toutes les personnalités politiques du conseil municipal de la ville de Barcelone pour que, comme leurs prédécesseurs, ils permettent à la ville de continuer à construire des ponts harmonieux, sensibles à toutes les minorités, et éviter la promotion de discours de rejet et d’isolement.
C’est une source de fierté pour chacun d’entre nous de se promener sur les Ramblas et d’entendre en hébreu, des businessmen, de professionnels et de touristes admirer, s’émerveiller et même parfois investir pour vivre avec nous.
C’est une source de fierté pour chacun d’entre nous de pouvoir atterrir à l’aéroport de Tel Aviv, et d’être accueilli dans plusieurs langues avec un message cordial de « Bienvenidos », « Benvingut », ou encore « Ongi etorri ».
C'est ce signal de respect et d'union entre des sociétés respectueuses et modernes que nous devons défendre.
Barcelone est une terre d’accueil.
Sincèrement vôtre,
Isaac Benzaquén Pinto
Président de la Fédération des Communautés juives d’Espagne"
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