Hier après-midi, à l’occasion de la Journée Internationale de commémoration dédiée à la mémoire des victimes de la Shoah, une cérémonie officielle régionale était organisée au Wagon-Souvenir du Site-mémorial du Camp des Milles.
Environ 300 personnes, représentants de l’État, élus locaux et nationaux, corps consulaire, déportés, résistants, anciens combattants, jeunes du Lycée militaire, de l’Epide (Établissement pour l’insertion dans l’emploi), étudiants de l’IEP d’Aix-en-Provence et simples citoyens, se sont rassemblés pour ce moment de transmission et d’éducation.
Se souvenir est une marque de respect pour les vies brisées par le génocide des juifs. C’est aussi un support de réflexion indispensable qui permet de tirer les enseignements du passé, afin d’éveiller les vigilances et les résistances face à l’antisémitisme, aux racismes et aux extrémismes qui se développent actuellement dans le monde entier. C’est dans cette volonté, que Denise Toros-Marter, rescapée d’Auschwitz, témoigne inlassablement « pour que nul n’oublie, pour que nul ne doute, pour que nul ne nie ».
De l’émotion à la compréhension et à la vigilance
Pour Alain Chouraqui, Président de la Fondation du Camp des Milles – Mémoire et Éducation, « ce 75ème anniversaire ouvre un temps nouveau pour la mémoire de la Shoah, où l’émotion devant l’horreur laisse place aux enseignements pour aujourd’hui. La semaine dernière, le rassemblement en Israël de 49 chefs d’État et de gouvernements autour de la Shoah confirme à la fois le choc dans la civilisation et l’universalité des leçons qui en découlent pour aujourd’hui ». C’est dans cet esprit que, depuis son ouverture, le Site-mémorial du Camp des Milles élabore des outils scientifiques et pédagogiques de décryptage du présent à partir de la mise au jour des mécanismes individuels, collectifs et institutionnels qui ont pu conduire et peuvent encore mener au pire.
Revenant sur la manière dont le crime a pu atteindre un tel degré de barbarie, Bruno Benjamin, Président du Crif Marseille Provence, a quant à lui mentionné « l’obsession antisémite nazie, et plus largement le racisme, élément majeur de tous les génocides, associé à l’indifférence et au silence de nombreux responsables de l’époque ». Aujourd’hui, l’antisémitisme frappe à nouveau des enfants, des adolescents, des vieillards chez nous, en France.
Et Serge Gouteyron, Sous-Préfet de l'arrondissement d'Aix-en-Provence représentant le Préfet de région, de rappeler que « l’Holocauste, la Shoah, c’était hier, il y a moins d’un siècle. Pas ailleurs, mais chez nous. (…) Parce que l’abject frappe encore trop souvent à notre porte, il ne faut pas oublier ». Sans complaisance, il évoque le rôle de certains représentants de l’administration de l’époque, « Préfets et Sous-préfets ayant pactisé avec l’ennemi, envoyant des fils et filles de la France et des réfugiés dans ce camp et vers la mort. Tout cela a bien eu lieu, mais il y a aussi eu des Justes, 3900 en France, 18 aux Milles. »
Le Site-Mémorial du Camp des Milles permet de mener auprès de 300 jeunes chaque jour cette démarche mémorielle et réflexive, à travers sa muséographie et les formations qu’il dispense. Sa nouvelle exposition permanente « Du Camp des Milles à Auschwitz, l’engrenage vers l’abîme », souhaite redonner une humanité aux personnes et aux familles déportées du Camp des Milles vers Auschwitz, au-delà d’un numéro anonyme ou d’un simple nom.
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