Lundi 19 mars 2012, une tragédie sans précédent s’est jouée devant l’école Ozar Hatorah de Toulouse. Ce jour-là, Jonathan, Arieh, Gabriel et Myriam sont assassinés, uniquement parce qu’ils sont Juifs. Leurs noms viennent s’ajouter à ceux d’Imad, d’Abel et de Mohamed, tués les jours précédents par le même terroriste. Huit ans après, leurs mémoires nous accompagnent plus que jamais.
Ce soir, au vu des circonstances exceptionnelles, une cérémonie d’hommages aux victimes de Toulouse est organisée en ligne, à 19h15. Nous vous invitons à rejoindre la commémoration. Samuel Sandler sera présent et nous espérons que vous serez nombreux.
Le lundi 19 mars 2012, peu avant 8 h 30 du matin, à l’heure où les élèves de l’école juive Ozar Hatorah de Toulouse s’apprêtent à entrer en cours, un homme gare son scooter et garde son casque. Il s’avance d’un pas tranquille, sort une arme et ouvre le feu sur un groupe de personnes massées devant l’établissement. Un professeur de religion du collège, Jonathan Sandler, trente ans, est atteint au ventre. Il s’écroule aux pieds de son fils Arieh, cinq ans, mortellement touché lui aussi. Le tueur fait quelques pas dans la cour, ouvre le feu à nouveau. La fille du directeur de l’école, Myriam Monsonego, sept ans, tente de s’échapper. Elle ne fait que quelques foulées, avant d’être att9h15einte d’une balle dans le dos. Le tueur tire alors sur le petit Gabriel Sandler, quatre ans. Puis il revient vers Myriam, l’empoigne par les cheveux et l’achève d’une balle dans la tête, avant de prendre la fuite sur son deux-roues. Un autre adolescent est grièvement blessé. C’est l’horreur, le désespoir, l’hébétude mais aussi la colère.
La France est en pleine campagne présidentielle. À quelques heures d’intervalle, les deux candidats, le président Nicolas Sarkozy et son opposant François Hollande, décident d’interrompre leurs activités électorales devant ce qui apparaît aussitôt comme la tragédie de Toulouse. Jamais en France, depuis la Libération, on ne s’était attaqué à des enfants, juifs de surcroît. Les souvenirs de la persécution remontent ; jamais encore on n’avait abattu de personnes aussi froidement, à la manière de la « Shoah par balles » en Pologne et Ukraine particulièrement ; jamais non plus on ne s’était attaqué à l’école que l’on pensait être à l’abri de tout passage à l’acte terroriste. Pourtant, l’impensable venait de se produire. Rapidement et froidement.
Tout l’appareil de l’État est mis en branle pour rassurer, prévenir, rechercher. Le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, s’installe aussitôt à Toulouse, pour diriger les opérations ; le chef de l’État manifeste l’unité nationale en recevant à Paris les représentants des communautés juive et musulmane, avant d’arriver à Toulouse : « C’est une tragédie nationale », déclare-t-il en demandant « une minute de silence dans toutes les écoles de France à la mémoire de ces enfants martyrisés ». Sur place arrive également François Hollande, accompagné de spécialistes de son équipe dont Manuel Valls et Élisabeth Guigou, puis en fin d’après-midi, un autre candidat à l’Élysée, François Bayrou. Par ailleurs, les institutions des trois communautés monothéistes (juive, musulmane et chrétienne) vont toutes dans le même sens : elles condamnent ce drame d’une même voix et appellent à ne pas stigmatiser l’islam.
Pour identifier le tueur dont on craint qu’il ne frappe de nouveau, tous les moyens sont déployés ; les enquêteurs font le rapprochement entre la fusillade de l’école de Toulouse et deux affaires récemment survenues à Montauban ; un homme casqué a froidement exécuté, en deux moments différents, trois militaires dont les noms rappellent des patronymes d’Afrique du Nord ; ils remontent jusqu’à sa piste et le localise dans un quartier de Toulouse et que l’on incrimine désormais de sept meurtres. L’homme est connu des services de police. Il a séjourné en 2010 puis en 2011 au Pakistan pour s’entraîner et ensuite en Afghanistan pour mener des actions contre les troupes de l’OTAN. Le 22 mars, c’est l’assaut et la mort du terroriste.
Ce lundi 19 mars 2012, nous ne pourrons jamais l'oublier.
Marc Knobel
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