Israël dans les médias, cet étrange objet du délire.
Délire donc…
Pour en établir diagnostic pronostic et traitement, je vais parler du Mur de séparation et de Shylock dans le Marchand de Venise.
L’étrange est proche de ce qui nous est familier et, joli jeu avec les mots, oui ça a trait au délire, soit à l’obscur d’un désir dont on ne dit pas le nom : une fois ce nom érigé au grand jour, il est d’emblée objet. « Israël » une fois dit et entendu, doit retourner dans le dessous, séparé, refoulé, car il est le signe et l’objet plein d’immenses jouissances en réserve à « rapter » dans le collectif.
Ces jouissances ont de l’effet, car investies dans les médias elles deviennent objet sans subjectivité.
Bref, ce nom fait signe de ce qui est séparé et qui crée de la différence entre ce qui est étrange et ce qui est familier.
Séparation dis-je : exemple de ce qui a fait la une des médias, quand Israël érige un mur de séparation entre lui et son voisin immédiat pour éviter des morts. Et cela en désenlaçant ces deux peuples, en les désemboutissant. Cette séparation s’effectue grâce à une instance tierce. Instance que seul Israël lui-même a du instaurer, car aucune autre nation n’a pris une telle responsabilité. Seul donc Israël par sa fonction de séparation s’est mis en place tierce avec ce paradoxe de séparer deux peuples qui n’ont jamais été unis ; mais comme forcés de se bouturer avec un pied de chacun des deux peuples dans une même chaussure, et qui plus est avec un caillou dans cette chaussure comme signe de la présence de l’autre de chacun des deux. Seul donc ce nom a pris la place de tiers séparateur. Et du caillou a surgi ce mur…D’où une des raisons de l’accusation d’usurper une fonction de tiers dévolu à des instances internationales pourtant défaillantes. Illégitime dès lors, puisque pour le monde le nom d’Israël ne doit pas s’ériger au grand jour, mais rester dans le dessous, de n’être que le nom d’un peuple dans un État paria des nations, ou de cour des grandes puissances, à l’instar de ce qu’en dit Hannah Arendt pour le juif en tant qu’individu. Et le Nom d’Israël cicatrise et répare le tiers défaillant, place dévolue à l’ONU qu’elle n’a pas occupée.
Cette fonction tierce que le nom Israël incarne implique la reconnaissance, enseignée par nos rabbins, que ce nom est porteur d’une incomplétude fondatrice de l’être juif perpétué à travers les siècles malgré toutes les haines contre le fait juif.
Et cela n’est pas sans des effets aussi dans le peuple juif lui-même : entre les options laïque et religieuse, entre gauche et droite, et ici quelques gouttes de polémique, entre Jcall et Raison garder qui signifieraient respectivement pour Jcall qu’Israël ne peut être qu’un mauvais parent toujours dans les nuages, tandis que Raison garder qu’Israël n’est qu’un enfant angélique insoupçonnable de faire du mal.
Il y a là danger de ne parler que contre l’autre et pas avec les autres.
Le lien entre ces deux positions se retrouverait dans ces images de père en état de Pièta chrétienne transmise par des médias arabes, image d’un père blessé protégeant un enfant mourant. Sous forme chrétienne mondialisée, un tel rapt de la fonction paternelle très singulière dans la pensée juive, entraîne un imparable succès.
Et cet étrange objet du délire/désir, porteur de cette fonction tierce propre au nom juif, se retrouve dans Shylock du Marchand de Venise quand, Shylock finit sur scène en place fœtale, oripeau et exclu de la loi autour de quoi les jouissances et les désirs des chrétiens se reconstituent. Comme si le fait juif est la cause du bonheur des Gentils captant la jouissance en réserve contenue dans le mot juif. C’est aussi Yeouda Lerner lors la révolte de Sobibor, à qui la caméra de Lanzmann donne la parole et qui, ayant à la fin du film s’endort dans la forêt en position de déchet, et incarne ce moment où la vie renaît pour le monde entier, juif et non juif.
En place de Livre de chair de l’humanité, les juifs cherchent en vain à s’en désapproprier. Après la DJE est-ce vraiment possible ? Dès lors que la « livre de chair » se serait comme le décrit Hilberg dans Shoah, concrétisée au point d’être la mise à mort de la vie des Juifs. Je cite « Vous ne pouvez plus vivre parmi nous comme juifs » (le ghetto), « vous ne pouvez plus vivre parmi nous » (l’exil), et c’est devenu « vous ne pouvez plus vivre » (la solution finale).
Délire dans le collectif, surtout donc être vigilant sur l’incomplétude radicale de la singularité de chacun, qui une fois dans le collectif, les médias, devient un immense gain source de haine et de profits de masse sans nom sinon celui d’Israël.
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